Emmanuel Macron s’est entretenu hier dimanche 12 novembre avec le président israélien, Isaac Herzog, ont annoncé les deux présidences. Il a tenu à clarifier ses propos sur les bombardements de civils à Gaza par Israël.
Selon la présidence israélienne, le président français Emmanuel Macron a dit, dans un entretien avec son homologue israélien, qu’il n’ »accusait pas Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils » à Gaza, en référence à des propos tenus lors d’une interview à la BBC.
Le chef d’État israélien Isaac Herzog a salué cet entretien téléphonique qui a permis à Emmanuel Macron de « clarifier » ses propos, selon un communiqué des services du président israélien.
Dans son compte-rendu de cette conversation, ainsi que d’un appel avec le ministre Benny Gantz, la présidence française n’évoque pas les propos à la BBC. La présidence française affirme notamment qu’Emmanuel Macron a rapporté « le bilan présenté par les Nations unies et les ONG décrivant une dégradation continue de la situation humanitaire à Gaza ».
« Il a rappelé les besoins et les urgences exprimées, notamment en termes d’accès et de protection des personnels humanitaires et de la population civile. Il a indiqué que la question des otages retenus à Gaza avait été également évoquée », lors de la conférence humanitaire internationale qui s’est tenue à Paris le 9 novembre.
Le chef de l’État « a répété qu’il convenait dès maintenant d’ouvrir un horizon politique », estimant que « seule une réponse aux aspirations des Palestiniens à disposer d’un État, vivant en paix aux côtés d’Israël, permettrait d’assurer une paix durable dans la région », rapporte l’Élysée.
Il a par ailleurs « exprimé une nouvelle fois sa solidarité avec Israël » face aux attaques du Hamas du 7 octobre, « rappelé la mobilisation de la France » sur la question des otages, « réitéré le droit d’Israël à se défendre ». Emmanuel Macron a également, selon l’Élysée, « rappelé, une nouvelle fois, que ce combat devait être conduit dans le respect du droit international humanitaire et en prenant en compte la protection des populations civiles ».
Dans un entretien à la BBC diffusé vendredi soir, Emmanuel Macron avait « exhorté Israël à cesser » les bombardements tuant des civils à Gaza. « De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués », avait-il dit.
« Le président Macron a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’accuser Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils innocents dans le cadre de la campagne contre l’organisation terroriste Hamas », a indiqué la présidence israélienne.
Le président français a précisé que ses commentaires à la BBC « concernaient la situation humanitaire, qui reste une question importante pour lui et pour de nombreux pays », d’après la présidence israélienne.
« Il a également souligné qu’il soutenait sans équivoque le droit et le devoir d’Israël à se défendre et a exprimé son soutien à la guerre menée par Israël contre le Hamas », selon la même source.
Les propos d’Emmanuel Macron « ont causé beaucoup de douleur et de contrariété en Israël », affirme la présidence israélienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu les avaient qualifiés « d’erreur factuelle et morale » lors d’une conférence de presse samedi. « La responsabilité des dommages causés aux civils ne doit pas être imputée à Israël, mais au Hamas », avait estimé le dirigeant.
La guerre a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création de l’État d’Israël en 1948.
Cette attaque du mouvement islamiste palestinien a fait environ 1.200 morts du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, tandis que 42 soldats ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes au sol dans ce territoire, selon des chiffres officiels israéliens.
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont fait plus de 11.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui contrôle le territoire palestinien.