Dans l’UEMOA, d’un pays à l’autre, le prix de l’essence peut varier du simple (Niger) au double (Sénégal).
Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les prix de l’essence à la pompe varient fortement d’un pays à l’autre. Selon les dernières données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), publiées en décembre 2024, le Sénégal détient le record du prix le plus élevé, tandis que le Niger reste le pays où l’essence coûte le moins cher.
Le classement
D’après les chiffres officiels, voici le classement des prix de l’essence super par pays (en francs CFA par litre).

Le Sénégal arrive en tête avec un prix de 990 FCFA le litre, bien au-dessus de ses voisins. Un coût qui s’explique par la fiscalité sur les hydrocarbures, les coûts d’importation et la politique de subvention du pays. En Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, l’essence se vend également à un prix élevé, autour de 875 et 850 FCFA le litre.
À l’inverse, le Niger affiche un prix largement inférieur à ses voisins, avec 499 FCFA par litre. Une différence qui s’explique par la production locale de pétrole et les subventions mises en place par l’État.
Ces différences de prix ont un impact direct sur les populations et les économies locales. Dans les pays où le carburant est plus cher, les coûts de transport augmentent, ce qui pèse sur le prix des denrées alimentaires et des biens de consommation.
Dans des pays comme le Bénin et le Togo, où le prix reste modéré (680 FCFA/litre), les autorités parviennent à maintenir un équilibre entre l’impact budgétaire des subventions et le pouvoir d’achat des citoyens. Certains ont d’ailleurs réduit fortement leur subvention l’année dernière.
Si ces disparités persistent, elles pourraient renforcer le phénomène du commerce informel de carburant entre les pays frontaliers, notamment entre le Niger et ses voisins, où le prix de l’essence est quasiment deux fois moins élevé. C’est déjà le cas entre le Bénin et le Nigeria, où la majorité de l’essence consommée provient de la contrebande qui a fini par être « presque formalisée ».
Fiacre E. Kakpo