Ce dimanche 16 mars 2025, l’Organisation internationale Otra Africa, dirigée par Souleymane Aliou Diallo, a convié la presse nationale et internationale pour un point sur la situation de la crise migratoire qui secoue particulièrement l’Afrique de l’Ouest. Lors de cette conférence de presse, l’ONG a dressé un état des lieux alarmant de la situation des migrants en route vers l’Europe, en particulier après l’arraisonnement d’une pirogue transportant 300 migrants en direction des îles Canaries, près de Las Palmas.
Cet incident est survenu alors que la question migratoire reste au cœur des préoccupations géopolitiques internationales. L’Organisation a également évoqué l’adoption récente de la convention sur le rapatriement des Sénégalais détenus au Maroc, un accord qui a pour but de faciliter le retour de ces migrants dans leur pays d’origine. Ce programme de rapatriement soulève toutefois de nombreuses interrogations sur son efficacité et sur les conditions de vie de ces migrants une fois de retour au Sénégal.
Par ailleurs, la situation en Mauritanie a exacerbé les tensions avec les pays voisins. Les expulsions massives de ressortissants ouest-africains, dont beaucoup proviennent du Mali et du Sénégal, ont attiré l’attention des organisations internationales. La crise humanitaire qui en découle semble s’aggraver avec les violations des droits humains signalées dans les centres de détention.
Mais c’est surtout la relation de plus en plus tendue entre les États-Unis et l’Afrique, dans le cadre de la gestion des flux migratoires, qui domine le débat. Les États-Unis, en raison de leur politique de renforcement des frontières et de réduction de l’asile, exercent une pression croissante sur les pays d’Afrique pour qu’ils prennent davantage de mesures pour empêcher la migration irrégulière. Une position qui, selon de nombreux experts, risque de renforcer la fragilité des États africains déjà en proie à de multiples crises socio-économiques.
L’Organisation Otra Africa, à travers son porte-parole Souleymane Aliou Diallo, a appelé à une coopération renforcée entre les nations africaines et les institutions internationales pour offrir des solutions durables aux défis migratoires. La nécessité d’une réponse coordonnée, axée sur les droits de l’homme et la dignité des migrants, a été un point central de l’intervention. Selon l’organisation, des politiques migratoires basées sur la solidarité et l’accompagnement sont cruciales pour réduire les risques encourus par les migrants tout en répondant aux préoccupations sécuritaires des pays d’accueil.
Le temps est venu, selon les experts réunis lors de cette conférence, de repenser la gestion des flux migratoires en Afrique et de mettre en place des politiques respectueuses des droits humains tout en favorisant le développement local pour réduire les causes profondes de l’exode massif.
Les prochaines semaines pourraient bien marquer un tournant décisif dans la gestion des migrations en Afrique, un sujet qui ne cesse de faire débat sur le plan géopolitique international.