Au Sénégal, les maladies rénales pédiatriques prennent de plus en plus d’ampleur. Chaque année, ce sont près de 200 nouveaux enfants qui sont diagnostiqués, une réalité inquiétante selon le professeur Younoussa Keita, néphrologue-pédiatre à l’hôpital Abass Ndao. À l’occasion des journées de sensibilisation organisées les 10 et 11 mars 2025 par l’Association des parents des enfants atteints de maladies rénales (Apem) en partenariat avec l’unité de néphrologie pédiatrique de l’hôpital Abass Ndao, le Pr Keita a dressé un état des lieux alarmant de la prise en charge des enfants affectés.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : entre 2017 et 2022, 1 600 enfants ont été pris en charge dans le cadre des initiatives de consultation en néphrologie pédiatrique. Cependant, le Pr Keita a souligné les nombreux défis auxquels sont confrontés les médecins, notamment le manque de structures adaptées et de spécialistes. En effet, le pays ne dispose que d’un seul centre de dialyse et de seulement deux néphrologues pédiatriques pour l’ensemble du territoire. Cette situation complique l’accès aux soins pour les familles, en particulier celles qui ne bénéficient pas d’une couverture médicale suffisante.
Mame Bineta Traoré, présidente de l’Apem, a exprimé les difficultés rencontrées par les familles d’enfants malades, soulignant le fardeau financier et émotionnel que représentent ces pathologies. Elle a plaidé pour que les médicaments, bien que non gratuits, soient au moins subventionnés, afin de soulager les familles dans leur lutte contre cette maladie.
Face à cette situation, venu présider la cérémonie de lancement des journées de sensibilisation pour la lutte contre les maladies rénales chez l’enfant, le Directeur général de la santé, le Pr Ousmane Cissé, a annoncé un plan ambitieux pour améliorer la prise en charge des enfants atteints de maladies rénales. En effet, le gouvernement prévoit la construction de 14 centres de dialyse dans les différentes régions du pays, une mesure qui permettra de multiplier le nombre d’appareils et d’assurer une meilleure couverture des besoins des malades. En outre, le Pr Cissé a souligné l’importance de former davantage de spécialistes en néphrologie pédiatrique pour combler le manque de professionnels dans ce domaine.
Ces annonces donnent de l’espoir aux familles touchées par les maladies rénales infantiles, qui espèrent des solutions durables pour alléger leur quotidien. Les autorités s’engagent ainsi à renforcer le système de santé afin de mieux répondre aux besoins croissants de ces enfants vulnérables.