Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions situe la date du 3 mars 2021 comme le détonateur de la troisième alternance du Sénégal. Toutefois, il estime que le changement ne s’accomplira « que lorsque le pays aura connu les transformations drastiques voulues », informe » Le soleil digital ».
Pour le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, le 3 mars 2021 est le « jour de gloire et de délivrance ! » « Macky Sall aurait dû comprendre que c’est ce jour qu’il a perdu définitivement le pouvoir. Mais, il s’obstinait à nier l’évidence. Il avait renforcé son dispositif de répression, soumis la justice et toute l’administration sous ses ordres, uniquement pour éliminer un homme politique puissant et adulé, dont le seul tort est d’avoir voulu s’opposer… », a écrit M. Fall dans ses réseaux sociaux.
Pour lui, Ousmane Sonko avait déjà lancé la révolution patriotique qui conduisit le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir. Cette révolution, poursuit-il, a commencé et elle ne s’accomplira que lorsque ce pays aura connu les transformations drastiques voulues. Il s’agit, précise-t-il, de la « transformation des comportements » et du « retour vers les vraies valeurs ». En effet, le 3 mars 2021, l’opposant Ousmane Sonko a été arrêté alors qu’il se rendait au tribunal où il devait être entendu au sujet d’une accusation de viol contre lui. Le déplacement entre son domicile et le palais de justice a donné lieu à des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui l’accompagnait et à des pourparlers de plusieurs heures entre la délégation et les forces de l’ordre sur son itinéraire. L’Assemblée nationale avait levé, une semaine avant, son immunité parlementaire. Son arrestation avait provoqué trois jours de heurts entre jeunes et forces de l’ordre, de pillages et de saccages, mais également une vague de contestation et la mise en place d’un impressionnant dispositif sécuritaire à Dakar.
Sonko a été libéré le 8 mars sous caution. Toutefois, dans la soirée, il avait appelé à une mobilisation « beaucoup plus importante », mais « pacifique », tandis que le président Macky Sall exhortait, de son côté, à « éviter la logique de l’affrontement ».