Le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le Sénégal donne le coup d’envoi des 16 jours d’activisme, une campagne mondiale visant à sensibiliser et à lutter contre les violences de genre. Invitée au journal de 20h de la RTS, Maimouna Dieye, ministre de la Famille et des Solidarités, a déclaré que « Les violences faites aux femmes constituent une véritable souffrance ».
La ministre a souligné la nécessité de profiter de ces 16 jours pour pousser la réflexion, briser les tabous et dénoncer les inégalités persistantes. Malgré les nombreuses actions déjà menées, Maimouna Dieye constate que les violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, morales ou économiques, continuent de sévir. Elle a particulièrement insisté sur la question du viol, un crime souvent sous-déclaré, et sur les violences économiques qui freinent l’autonomisation des femmes.
« Il est temps d’en parler autrement », a-t-elle affirmé, dénonçant également l’inceste et le harcèlement, des réalités parfois étouffées dans les cercles familiaux.
Pour faire face à cette recrudescence, la ministre a rappelé les mesures déjà mises en œuvre par l’État sénégalais : la loi 99-05 de 1999 interdisant l’excision, la loi 2020-05 criminalisant le viol et la pédophilie et la stratégie nationale pour l’abandon des mutilations génitales féminines.
Elle a également évoqué la création de centres de prise en charge holistique des victimes à Dakar et dans d’autres régions, ainsi que des initiatives comme l’Agenda national de la fille, qui vise à protéger les femmes et les filles, souvent parmi les populations les plus vulnérables.
Pour Maimouna Dieye, il ne suffit pas d’adopter des lois. L’État sera aux côtés des populations pour sensibiliser et mobiliser les communautés autour de cette lutte. Elle a également insisté sur l’importance de l’autonomisation des femmes grâce à la formation et à l’accompagnement psychologique.
Ces 16 jours d’activisme, selon le ministre, sont aussi l’occasion pour les gouvernements et la société civile de poser un débat mondial et de faire de ce combat un véritable plaidoyer.
Alors que le Sénégal s’inscrit dans une vision à long terme avec son référentiel 2050, Maimouna Dieye appelle à une mobilisation collective pour mettre fin aux violences de genre. « Ce combat dépasse les frontières institutionnelles, il doit devenir une priorité sociétale », a-t-elle déclaré.
Pour Maimouna Dieye, cette campagne de 16 jours est une opportunité unique de rappeler que les violences faites aux femmes ne sont pas une fatalité. Elles ont exigé une réponse concertée pour bâtir une société plus juste et équitable.