Le chef de l’Etat a demandé, mercredi en Conseil des ministres, au Garde des Sceaux, de finaliser les projets de textes pour ‘’matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon dans le respect de l’Etat de droit et la consolidation de la paix sociale durable’’, d’après nos confrères de l’APS.
Evoquant un contexte de ‘’réconciliation nationale’’, d’’’apaisement’’ et de ‘’pacification de l’espace public’’, Macky Sall a demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice ”de finaliser les projets de textes pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon dans le respect de l’Etat de droit et la consolidation de la paix sociale durable’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres sans plus de précision.
Le chef de l’Etat s’est engagé récemment à mettre en œuvre “un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation”.
C’est dans ce cadre que la ministre de la Justice a annoncé, mardi, que 344 personnes détenues à Dakar en raison d’actions en lien avec des activités politiques ont bénéficié, ces derniers jours, d’une mesure de liberté provisoire.
Lors d’une conférence de presse sur l’actualité judiciaire, Me Aïssata Tall a indiqué que 272 détenus devraient également bénéficier de cette mesure dans les prochains jours.
Selon elle, ‘’la même chose est en train d’être faite’’ dans les régions.
Le président de la République a également demandé au ministre de l’Intérieur et à son collègue des Finances et du Budget de prendre les dispositions en vue d’une bonne organisation de l’élection présidentielle dont il n’a pas toujours fixée la date.
Evoquant en Conseil des ministres, la récente décision du Conseil constitutionnel et la finalisation du processus électoral, Macky Sall a notamment demandé au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les dispositions en relation avec le ministre des Finances et du Budget, la CENA et les autorités administratives pour une bonne organisation de l’élection, rapporte le communiqué sanctionnant la rencontre.
Le chef de l’Etat a en même temps fait savoir que l’élection présidentielle sera organisée à une date qui sera fixée très prochainement, après les consultations avec les acteurs politiques, les responsables de la société civile et les représentants des forces vives de la nation.
Rappelant son statut de gardien de la Constitution et garant de l’Etat de droit, le président Sall a lancé un appel à toutes les forces vives de la nation pour asseoir le rayonnement de démocratie et la crédibilité des institutions et du processus électoral au Sénégal.
Il n’a pas non plus manqué de réaffirmer son engagement pour un processus inclusif de concertation et de dialogue afin de bâtir des consensus autour de la réconciliation nationale, de l’apaisement et de la pacification de l’espace public en vue de consolider la stabilité politique, économique et sociale.
Macky Sall s’entretiendra, jeudi soir, avec la RTS, le site Seneweb, le quotidien Le Soleil et le groupe Emedia.
Le Conseil constitutionnel a, dans une décision rendue publique le jeudi 15 février 2024, annulé le décret par lequel le chef de l’Etat a renoncé à la convocation des électeurs pour l’élection présidentielle le 25 février.
La haute juridiction a, dans le même temps, jugé ‘’contraire à la Constitution’’, une loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale portant sur le report au 15 décembre du scrutin du 25 février.
Les ‘’sept sages’’ n’ont pas manqué d’inviter les autorités compétentes à organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais après avoir constaté l’impossibilité de le tenir à la date initiale.
Il s’agit de développements constatés après l’annonce le 3 février du président de la République de l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer les électeurs.
Il avait invoqué, entre autres raisons, les divergences entre le Conseil constitutionnels et l’Assemblée nationale après qu’une commission d’enquête parlementaire a été mise sur pied pour enquêter sur des soupçons de corruption et de connexions douteuses avancées par des députés du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais.
Le PDS a porté de telles accusations après que le dossier de candidature de son leader, Karim Wade, a été déclaré irrecevable par le Conseil constitutionnel. La juridiction a invoqué la double nationalité sénégalaise et française du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade pour motiver le rejet de son dossier. Au Sénégal, il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise pour briguer la magistrature, selon la loi électorale.
L’annonce du report de l’élection présidentielle a provoqué une montée soudaine de la tension politique. Quatre personnes ont ainsi perdu la vie à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor, à la suite de heurts entre des forces de l’ordre et des manifestants opposés au report du scrutin