Le Cap-Vert, archipel dans l’Atlantique, est devenu vendredi le troisième pays d’Afrique où le paludisme est officiellement considéré comme éradiqué alors que la maladie continue à tuer des centaines de milliers de personnes sur le continent chaque année.
Le Cap-Vert, Etat insulaire d’environ 500.000 habitants, est le premier pays d’Afrique subsaharienne depuis 50 ans, et l’île Maurice en 1973, auquel l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît d’avoir entièrement éliminé le paludisme. L’OMS parle dans un communiqué de “succès significatif en matière de santé globale”.
Plus de 40 Etats ont obtenu la même certification, décernée quand un pays fournit la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives.
En Afrique, outre l’Île Maurice et le Cap-Vert, l’Algérie a été déclarée exempte de paludisme en 2019. Le paludisme (ou malaria) continue cependant à causer la mort d’un nombre estimé en 2022 à 608.000 personnes, pour près de 250 millions de contaminations à travers le monde, dit le site de l’OMS. La cinquantaine de pays africains supportent une part disproportionnée du tribut, avec 580.000 décès, soit 95% du total mondial, et 94% des contaminations. Les enfants de moins de cinq ans représentent 80% des décès en Afrique.
“La réussite du Cap-Vert est un rayon d’espoir pour la région africaine et au-delà. Elle démontre qu’avec une volonté politique forte, des politiques efficaces, un engagement communautaire et une collaboration multisectorielle, éliminer le paludisme est un objectif atteignable”, déclare le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, citée par l’organisation. Ce succès, après d’autres, “nous fait espérer que, grâce aux outils existants ou nouveaux, notamment les vaccins, nous pouvons nous prendre à rêver d’un monde sans paludisme”, renchérit le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a remis la certification au Premier ministre cap-verdien Ulisses Correia e Silva vendredi dans la capitale Praia.
Le paludisme est transmis à l’être humain essentiellement par les piqûres de certains types de moustiques femelles infectés et sévit principalement sous les Tropiques. Il peut aussi se transmettre par transfusion sanguine et par des aiguilles contaminées. Il peut être bénin, avec des symptômes comme la fièvre et les maux de tête, mais aussi provoquer la mort en 24 heures avec le parasite P. falciparum, qui est le plus répandu en Afrique.