Au Mali, les arrestations de leaders religieux ces derniers jours inquiètent. Après l’arrestation et l’incarcération du prêcheur Chouala Bayaya Haidara, le mois dernier, suite à des propos critiques, c’est un autre imam, Bandiougou Traoré qui a été arrêté jeudi 4 janvier et placé sous mandat de dépôt. (source: rfi.fr)
Dans un prêche, l’imam Bandiougou Traoré avait récemment dénoncé « les gros moyens » utilisés pour l’organisation d’un festival dans la ville de Kayes « alors que l’état des routes dans la région se dégrade chaque jour ». C’est ce que rapporte la presse locale.
Ces arrestations de voix critiques sont le signe de la fin de la liberté d’expression au Mali, estime ce militant de la société civile : « Le Mali, aujourd’hui, est une République où on a peur de s’exprimer, où on a peur de prendre des positions, qu’elles soient politiques, économiques ou religieuses. Le citoyen lambda n’est pas vraiment en sécurité quand il s’agit d’exprimer ce qui est vraiment dans son cœur. Dans une République où on a peur de s’exprimer, où on a peur de parler de la gestion des affaires de l’État, où toute personne en est à pointer du doigt les questions des droits humains, les crises sociales, les crises économiques, il y a pas mal de personnes, pas mal de citoyens qui ont été interpellés. On peut dire que la liberté d’expression aujourd’hui au Mali n’est pas vraiment une réalité parce que les gens ont peur de parler. Si on a peur de parler, on ne peut pas parler de liberté d’expression. »