Le 7e Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouvert ce lundi à Dakar en présence d’importantes personnalités de l’Afrique et de ses partenaires. Des allocutions ont été entendues venant du Président Sall, du Président du Niger, de l’Afrique du Sud, de la Ministre française de la défense et d’autres personnalités comme le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat.
Comme en de pareilles occasions, le souci est de réfléchir ensemble pour aller vers des solutions constructives afin d’extirper l’Afrique du cycle infernal de violence créé par des groupes djihadistes comme le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique pour le grand Sahel. A ce propos, l’option militaire est la première option, celle-là irréversible. Mais, malheureusement, le G5 Sahel n’était pas au rendez-vous à Dakar ou en tout cas, on l’a peu ressenti.
Et ce qui désavantage l’Afrique dont on ne parle pas beaucoup pour des raisons diplomatique, c’est le fait que le continent a du mal à parler d’une seule voie là où les terroristes, eux, s’unissent.
Or, quand des Etats sont assez faibles pour faire face, chacun en ce qui le concerne à l’ennemi, il faudrait qu’ils trouvent le moyen de mutualiser leurs forces. Et, à ce propos, le G5 Sahel est un cadre trop restreint. D’où son inefficacité. Car, à y regarder de près, qu’est-ce qui, bon sang, empêche l’Afrique à se doter de cette fameuse force de réaction rapide dont elle a pourtant tant besoin ? Et si nous sommes incapables de répondre à cette question, cela voudra dire que la défaite contre les fondamentalistes va persister. Les Armées burkinabé et maliennes continuent à subir des revers graves pour des raisons dont le Président Bazhoum a longtemps parlé à Dakar.
Si l’Afrique, avec l’appui des Nations-Unies et même de ses partenaires fait front commun avec méthode, sérieux et détermination, une sortie de crise pourrait être amorcée. Mais, il est curieux que c’est la force Takuba qui a encore été citée par la France surtout avec des pays européens qui comptent mener la guerre. Et tant que ce sera comme ça, il faudra s’attendre à un enlisement comme c’est le cas avec Barkhane ou le G5 Sahel. Maintenant, les enjeux ne sont pas que militaires comme cela été largement évoqué à Dakar ce lundi. Il faudra lutter contre la pauvreté dans la zone avec des échanges commerciaux plus équitables et une coopération gagnant-gagnant.
Or, si l’Afrique continue à être la vache laitière de puissances calculatrices qui l’étouffent comme Georges Floyd, le genou sur la gorge, des mouvements extrémistes ne manqueront pas à essaimer et à dicter leurs lois. Car, la pauvreté fait la lie de l’extrémisme. Si on nous laisse l’opportunité d’être vraiment indépendants y compris sur le plan monétaire et économique avec des échanges plus équitables, nous allons plus facilement combattre le terrorisme et l’émigration clandestine, des fléaux qui secouent aussi les pays développés. Mais, pour que tout cela marche, il faudrait qu’aussi, en Afrique, nous combattions la corruption et la malgouvernance. Et que ces délinquants à col blanc qui pullulent dans le continent ne puissent plus prospérer et faire capoter tous nos efforts de développement.
Grosso modo, voilà ce qui coince. Les responsabilités sont partagées et si chacun refuse d’assumer les siens, il faudra longtemps continuer à compter avec les terroristes. Car, ce fléau est moins dogmatique qu’alimentaire. Idem pour l’émigration.
Le Président Bazhoum l’a dit, ce sont les voyous de tous genres (coupeurs de routes, trafiquants de toutes sortes) qui sont dans ces mouvements qui risquent d’être, à l’avenir, aussi nombreux que nos petits Etats.