Malgré la mise en place d’un cessez-le-feu, et d’un gouvernement de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah, le processus de paix en Libye reste fragilisé. Pour aplanir les dissensions et réussir à organiser les élections en décembre, un nouveau sommet international est prévu en juin à Berlin.
En Libye, les prochaines élections générales pourraient bien être plus difficile à mettre en place que prévu. Au sein de la nouvelle classe politique du pays, les dissensions semblent se multiplier, risquant ainsi de mettre en péril le processus politique en cours.
En effet, les principaux points d’achoppement semblent porter sur la constitution libyenne ainsi que les modalités d’organisation des prochaines élections. Malgré la mise en place d’un gouvernement d’union nationale en mars dernier, le processus de réunification des institutions nationales rencontre déjà des difficultés et les différentes forces vives du pays n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente pour l’organisation d’un référendum constitutionnel.
Il faut souligner que, malgré l’adoption d’un accord de cessez-le-feu permanent entre les forces du maréchal Khalifa Haftar et de l’ancien gouvernement de Fayez el-Sarraj, la situation sécuritaire en Libye reste précaire. L’accès à certaines zones du pays reste difficile et les camps opposés pour le contrôle du pays continuent de montrer les muscles pour marquer leur présence.
Pour éviter au pays de replonger dans le chaos dont il cherche à se sortir depuis une décennie, l’Allemagne a annoncé il y a quelques jours l’organisation d’un nouveau sommet à Berlin, en juin. L’objectif de cette conférence, qui réunira les responsables de 12 pays dont les USA et la Russie, sera de permettre à la communauté internationale de parler d’une même voix pour garantir la poursuite du processus de paix en Libye.
A sept mois des élections, les principales forces politiques de la Libye devront donc à nouveau se réunir pour relancer un processus de rétablissement de la paix qui semble s’essouffler. « Il y a plusieurs défis à vaincre en coordination avec le gouvernement libyen », a ainsi indiqué Heiko Maas, le ministre allemand des affaires étrangères.
Notons que deux rencontres seront organisées en Tunisie et au Maroc, pour préparer la nouvelle conférence de Berlin prévue en Juin. L’objectif sera de permettre entre autres aux députés libyens d’adopter un nouveau texte constitutionnel, d’aplanir les divergences concernant notamment la nomination des personnalités devant diriger les futures institutions réunifiées du pays, ainsi que celles concernant le vote du budget du gouvernement de transition.
Moutiou Adjibi Nourou