Le ministre de l’Elevage et des productions animales, Aly Saleh Diop, et celui du Commerce et des Pme, Assome Aminata Diatta, annoncent un déficit de 10% de la demande en poulets.
Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) – En charge respectivement des productions animales et de l’approvisionnement correct du marché, Aly Saleh Diop et Assome Aminata Diatta ont annoncé que l’offre actuelle en poulets ne permettra pas de couvrir toute la demande pour la Korité. En visite à l’abattoir de la Sedima à Bayakh pour tâter le pouls de la production, les deux ministres se sont pour autant réjouis de la couverture qui avoisinerait près de 90% de la demande, malgré le contexte de Covid-19 ayant grandement perturbé le secteur. «En cette période d’approche de la fête de Korité, il y a un besoin énorme, extrêmement important en poulets. Et il était important pour nous, en ma qualité de ministre en charge de l’approvisionnement correct du marché, de visiter des acteurs majeurs pour nous assurer de la disponibilité du produit», a noté Mme Diatta, revenant sur l’objet de la visite entamée au siège de la Sedima à Keur Massar. «La production avicole est à plus de 60% occupée par les industriels. Donc leur participation dans l’approvisionnement du marché est extrêmement importante», a aussi relevé la ministre du Commerce et des Pme. Elle n’a cependant pas fait cas d’une visite à venir ou destinée à un quelconque autre industriel du secteur avicole.
«Nous sommes dans un contexte où on ne parle que de poulet, parce que nous sommes à trois jours de la Korité (…). La demande est là, visible», a indiqué pour sa part le ministre de l’Elevage et des productions animales. «Les estimations qui nous sont fournies donnent une évaluation de la demande de l’ordre de 10 millions de poulets. En les croisant avec le volume de poulets qui a été mis au niveau des fermes il y a à peu près 45 jours, on se retrouverait très certainement autour de d’un déficit de 10%», a-t-il poursuivi.
Pour Assome Aminata Diatta, la hausse du prix sur le marché était déjà un indicateur sur la situation. «Il est noté certes une certaine hausse des prix sur le marché ; ce qui implique qu’il y a un léger déficit de la disponibilité du poulet», a noté la ministre du Commerce et des Pme, qui s’est montrée optimiste pour la suite. «Nous pensons que ce déficit sera très rapidement résorbé avec l’abattage des poulets dans les autres entreprises, mais aussi à travers les acteurs de l’Ipas (Interprofession avicole du Sénégal) et des autres organisations. Le secteur a connu beaucoup de problèmes avec la pandémie du Covid-19», a-t-elle brandi.
La directrice générale de la Sedima, Anta Babacar Ngom, a corrélé la hausse du prix du poulet à la hausse au niveau mondial sur le blé et le maïs. Une hausse de 30%, susceptible de se hisser à «60% même dans les mois à venir», est en effet notée sur ces céréales, matières de base de l’aliment de la volaille. Par ailleurs, dans la dynamique d’un redémarrage optimal de l’activité avicole, Saleh Diop a annoncé la mise sur pied d’un plan de relance. «Nous avons travaillé sur cette question pendant 4 mois, de manière inclusive, avec tous les acteurs de Dakar et de l’intérieur du pays. Et ce plan a été validé le 28 du mois dernier», a-t-il dit.