Farba Ngom a engagé quatre ténors du barreau de Dakar pour assurer sa défense. Ces derniers, face à la presse, ce vendredi, ont indiqué qu’aucune notification n’avait été faite à leur client concernant les accusations portées contre lui.
Se sachant dans le collimateur de la justice, le député-maire des Agnam a constitué un pool d’avocats pour sa défense. Il est actuellement composé de quatre figures du barreau : Mes Baboucar Cissé, Alassane Cissé, Pascal Gomis et Doudou Ndoye. Ce dernier en est le coordonnateur. Ces avocats ont fait face à la presse, hier, vendredi, pour alerter, disent-ils, l’opinion nationale et internationale. Dans son intervention, Me Doudou Ndoye a indiqué que son client ne sait pas encore ce qui lui est reproché. « Il n’a reçu aucun document dans lequel on lui dit qu’il a tué une personne, mangé une poule ou commis un quelconque délit. Il ignore totalement ce qui lui est reproché », a-t-il informé. Me Ndoye de poursuivre : « La presse parle d’un rapport de la Centif qui l’aurait épinglé, mais il n’a jamais été invité à s’expliquer devant cet organe. Nous, ses avocats, n’avons également reçu aucun document lui reprochant quoi que ce soit. Je me demande si les députés de l’Assemblée nationale savent ce qui lui est reproché ».
Le coordonnateur du pool des avocats de Farba Ngom estime qu’il n’est personnellement « d’aucun camp » lorsque « le droit et la loi sont appliqués ». Il dit être « du camp de l’avenir et de la sécurité juridique ».
À cet effet, il invite les Sénégalais à éviter d’épiloguer sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas. « Cessez de dire des choses que vous ignorez. Nous ne savons pas ce qui se passe. Farba n’a jamais vu ni reçu quoi que ce soit qu’on lui reproche. S’il est coupable, il sera condamné. S’il a tort, il sera poursuivi. Mais, attendons qu’il soit reconnu coupable ou non. Apprenons à nous taire sur des choses que nous ignorons », a-t-il martelé.
« Ne pas directement confier le dossier à un juge d’instruction » Me Baboucar Cissé a abondé dans le même sens. Selon lui, Farba Ngom a été jeté à la vindicte populaire alors qu’il ne sait pas ce qu’on lui reproche. Mais, a-t-il prévenu, « il va se défendre jusqu’au bout ». D’après Me Cissé, leur client n’a jamais géré de deniers publics au point de détourner 125 milliards de FCfa. Il est, selon lui, un homme d’affaires qui s’est enrichi grâce à ses activités.
« Au Sénégal, la richesse est devenue un délit. Un homme d’affaires n’a pas le droit de s’enrichir. On n’avance pas dans ce pays. Je ne vois pas en quoi on peut lui reprocher de s’être enrichi. L’essentiel est qu’il prouve l’origine licite de ce qu’il a gagné. Pour cela, il est serein et il va le prouver », promet l’avocat, appelant au respect des procédures. Il invite également le parquet financier à ne pas se précipiter pour confier le dossier à un juge d’instruction afin d’envoyer Farba Ngom en prison.
« Nous demandons qu’il y ait une enquête préliminaire dans cette affaire. C’est cela l’équilibre. Il faut éviter de commettre une erreur judiciaire, que cette affaire ne soit pas un prétexte pour régler des comptes politiques. Il ne faut pas directement confier le dossier à un juge d’instruction qui va placer sous mandat de dépôt notre client. Il faut mener l’enquête préliminaire », a déclaré Me Baboucar Cissé qui constate avec regret que les tenants actuels du pouvoir posent les mêmes actes que ceux reprochés au régime défait lors de la dernière présidentielle.
« Que l’État de droit soit respecté. Farba ne se soustrait pas. Il est là pour répondre à toute sollicitation, toute réquisition, toute convocation. Il est soumis à la loi, mais que les choses se fassent dans les règles », a soutenu l’avocat.