Longtemps annoncée, la task force républicaine constituée de 30 communicants du régime est maintenant installée. Sauf que cette nouvelle structure regroupant une trentaine de responsables apéristes ne fait pas que des heureux. Plusieurs membres du parti présidentiel sont en train de ruer dans les brancards, frustrés d’avoir été laissés en rade.
L’installation de la structure des communicants du régime est loin de faire l’unanimité au sein de la coalition au pouvoir. Pour cause, des responsables qui ont longtemps défendu Macky Sall et son régime sur les plateaux de télévisions ou sur les réseaux sociaux ont été zappés de la constitution de cette Task force républicaine regroupant 30 communicants dont des transhumants comme Abdou Khafor Touré. Des débatteurs comme Mame Mbaye Niang, le conseiller du Président Oumar Sow ou encore Moussa Sow le patron de la Cojer… ont été «oubliés» de la liste. «Nous avons appris qu’une Task force de débatteurs de l’Apr était en conclave à Saly. C’est une excellente chose. Cependant, le choix des débatteurs est discriminatoire à mon avis. Ce n’est pas parce qu’on est ministre ou DG qu’on est un débatteur. Il existe des dizaines et des dizaines de militants qui sont nuit et jour sur les plateaux de télévisions et les radios pour soutenir le Président et son gouvernement avec beaucoup de responsabilité et d’engagement sans pour autant être dans un quelconque poste de responsabilité. Ces personnes méritent aussi respect et considération. Elles sont à Grand-Yoff, à Pikine, à Guédiawaye, à Tamba, Matam Kédougou et partout au Sénégal. C’est bien que ces ministres et Dg qui étaient aphones mouillent le maillot dans le seul but de rester à leur poste, mais cela n’enlève en rien le mérite des autres», peste un membre de la convergence des cadres républicains.
Ministre-conseiller du Président Macky Sall, Oumar Sow, dans une tribune rendue publique, a tiré à boulets rouges sur cette structure. «Je lance un message à mes camarades de l’Alliance pour la République. Nous devons aujourd’hui plus que jamais nous unir derrière le Président» avait souligné le ministre Conseiller. Avant de lancer tout de go : «Je le dis ici, je n’ai nullement besoin d’être dans des groupes pour défendre le Président. Les actions du chef de l’Etat suffisent pour une communication.»
Qu’à cela ne tienne, les communicants du régime se dévoilent. Ils ont lancé, le week-end, la Task force républicaine. Prenant conscience de leur responsabilité historique face aux immenses défis auxquels le Sénégal est confronté, des responsables de l’Alliance Pour la République (Apr) «engagés pour le triomphe de l’idéal républicain» ont décidé, sur instruction du président du parti, de mettre en place un «cadre de réflexion, d’échange, d’animation politique et de formulation de propositions» sur la conduite des affaires publiques et la vie du parti. Cette Task force aura pour missions de servir de «cadre proactif de défense du Sénégal, du parti et du président de la République ; d’offrir un espace d’analyse politique, d’alerte, de veille ; de contribuer à l’animation politique, de participer au débat public ; et de formuler des propositions au Parti et à tous ses segments ; de travailler à la pérennisation du parti.» Selon ces apéristes, les actions de la Task force républicaine auront pour finalités de créer un espace de rencontre et de renforcement de la «franche et solidaire camaraderie» entre tous les membres du parti.
Il s’agira, selon les membres de la Task force, de contribuer au renforcement de la cohésion et de la discipline dans les rangs du parti, de contribuer à une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens, de participer au renforcement de la qualité du débat public. Mais aussi et surtout d’assurer un rôle de force de propositions sur les questions d’intérêt national. Pour son coordonnateur Birame Faye, «la Task force républicaine, au service du Sénégal sous la conduite du Président Macky Sall, se veut le bouclier et le fer de lance du Sénégal Emergent».
«La maturation de ce processus intervient dans un contexte économique et politique nouveau avec la récente mise en place d’un gouvernement qui se caractérise par l’ouverture à des forces politiques représentatives de l’opposition, fruit des larges concertations engagées par le président de la République à l’issue de la dernière élection Présidentielle de février 2019», explique la Task force républicaine qui «salue et soutient cette initiative d’ouverture et de large rassemblement initié par le Chef de l’État et se réjouit de la réponse positive des forces politiques qui ont répondu à cet appel».
Magib Gaye