Merci, Pape Bouba! Voilà le seul mot qu’on peut t’adresser en reconnaissance de l’énorme service que tu as rendu à la nation de ton vivant. Les morts ne sont pas morts, disait l’autre, et les héros dont tu fais amplement partie viennent toujours marquer d’une empreinte indélébile leur passage sur terre. Ta vie a été certes courte, mais ton nom et tes actes survivront à ton corps qui quittera définitivement ce bas monde. Même dans ta tombe, Pape, la postérité entendra parler de ton héroïsme et de ton sens élevé d’humanisme.
Merci! Le seul terme que nous puissions avoir pour te dire combien tu nous as rendus fous de joie un jour du 31 mai 2002. Journée inoubliable du fait de la prestation qualitative d’une équipe dont tu n’étais qu’un membre. Mais si elle a été marquée en lettres d’or dans notre histoire footballistique, c’est que cette journée avait des Jambaars et un héros. Le destin a voulu que ce soit toi, ce jour-là, dont le monde entier devrait retenir le nom. Des milliards d’humains regardant en même temps un évènement des plus suivis de la planète, pour être témoins du premier but sénégalais à cette coupe du monde, le premier tout court de cette édition-là.Sélectionné pour vous :Drame à Diourbel : Un corps sans vie repêché des eaux pluviales
Un éternel héros, distributeur de joie
Jeunes, Pape Bouba, nous n’avions que trop jubilé de joie. Cet entrain qui faisait sortir les populations des rues et ruelles, des villages et hameaux, des banlieues et quartiers de résidence, il faut l’avoir vécu pour savoir combien c’est pertinent et même obligatoire de dire merci au héros de ce match là. Une victoire triplement symbolique: la première pour le Sénégal en coupe du monde, arrachée devant la France, pays nous ayant colonisé pendant des lustres, et de surcroît une victoire obtenue en match d’ouverture que personne ne rate presque jamais. Quelle immense fierté donc d’avoir regardé le Lion Bouba rugir pour mettre dans le filet le petit ballon sous le regard médusé de ses adversaires.
L’histoire a déjà retenu ton nom, et elle ne s’effacera jamais. L’exploit qui fut le tien ne sera plus jamais à quelqu’un d’autre. Un premier reste un premier, quelles que soient les circonstances. Limiter tes prouesses au seul but, quoique énorme, contre la France, est terriblement réducteur du rôle héroïque que tu as joué dans la tanière. On ne peut oublier, Pape, les deux buts si jolis contre l’Uruguay en phase de poule. Les vidéos immortalisant tes prestations de haute facture sont encore là comme pour te convaincre que tu peux partir tranquille sans risque d’être oublié.
Pape Bouba Diop, la force de la foi
Merci Pape Bouba pour ton patriotisme, ton humanisme et ton éducation qui t’a fait fondu dans la masse au lieu de mener une vie de pacha pour laquelle tu avais pourtant tous les moyens. Tu as préféré supporter l’épreuve que constituait ta maladie avec beaucoup de dignité et de force. L’homme public que tu fus n’a pas souhaité perturber la quiétude des autres en se dévoilant au grand jour. Pour nous avoir épargné le sentiment d’impuissance de te savoir atteint d’une maladie incurable, nous ne pouvons que te dire merc. On n’est pas seulement héros dans les champs de bataille, on l’est aussi et surtout loin des regards admirateurs et galvanisant.
Tu as parfaitement su, Pape, que les derniers combats ne se gagnent jamais et qu’il faut les aborder avec beaucoup de courage et de force. Tu as donc perdu ta dernière bataille mais la mort ne pourra jamais t’effacer du cœur des Sénégalais. Et tant qu’il continuera de flotter le drapeau du Sénégal, étalé aujourd’hui sur ta dépouille en guise de reconnaissance, il y aura toujours des millions de personnes qui se souviendront de toi. Pars donc et sois rassuré que nous ne cesserons de prier pour ton âme et te dire ce mot, ce tout petit mot: merci!