Les populations de la commune de Notto Jobass sont excédées par leur manque chronique d’eau potable, alors que de nombreux ouvrages hydrauliques ont été réalisés dans le coin pour desservir Dakar, la Petite Côte et les iles du Saloum. Elles interpellent les autorités pour une solution rapide à cette question vitale.
Depuis plus de 4 ans, les populations de la commune de Notto Jobass, située dans la région de Thiès, sont confrontées à une pénurie chronique d’eau, en dépit d’une plateforme de 9 ouvrages hydrauliques de grande envergure pour l’approvisionnement en eau des zones urbaines et périurbaines, dans le cadre du Projet eau et assainissement en milieu urbain (PEAMU) implantés dans la commune en question, entre les villages de Palam Thioyane et Diass Palam. Ces forages desservent une bonne partie de Dakar et de la Petite Côte, pour un débit journalier estimé à 30 000 m3 d’eau. À cela s’ajoutent 6 autres ouvrages dans le champ captant de Tassète qui desservent jusque dans les îles du Saloum.
‘’Il est donc foncièrement aberrant, considérant ce potentiel d’eau énorme surexploité au niveau de la nappe, avec tous les impacts environnementaux afférents, que les populations du Jobass soient encore laissées dans le désarroi total, en ce qui concerne les besoins en eau. Nous nous indignons de cette injustice qui n’est autre qu’un manque notoire de considération et pointons du doigt l’Etat du Sénégal qui, à cet effet, foule gravement aux pieds les exigences de l’équité et de la justice sociales’’, s’indigne-t-on dans une note envoyée à ‘’EnQuête’’.
‘’Nous interpelons à nouveau les autorités en charge de l’hydraulique rurale (Ofor) mais surtout le président de la République, garant des politiques publiques, pour exiger de lui que cette iniquité soit corrigée et lui recommandons de porter une oreille attentive au cri du cœur d’un Jobass agonisant de soif. Il est maintenant d’une clarté manifeste que le quotidien des populations s’inscrit en porte-à-faux avec tout agissement du maire consistant à soutenir qu’il coule de l’eau en abondance au Jobass’’, poursuit-on. Au même titre que les populations de Dakar, celles du Jobass exigent des branchements qui fournissent de l’eau de qualité, prête à la consommation pour tous les villages de la localité, afin de mettre fin à cette ‘’misère’’ qui n’a que trop duré.
‘’C’est aussi l’occasion de récuser de nouveau la société Aquatech, ces arnaqueurs venus s’enrichir sur la misère des populations. Considérant leur faillite manifeste vis-à-vis de leur contrat d’affermage, nous exigeons, au même titre que les autres localités dans lesquelles est présente cette société, une rupture de contrat et répétons le mot d’ordre suivant, digne d’une demande sociale : ‘’Aquatech dégage !’’ Nous prenons donc à témoin l’opinion nationale, les associations de défense des droits des consommateurs et toute la société civile de l’iniquité et du manque de respect dont sont victimes les populations du Jobass et garantissons de recourir très prochainement à d’autres stratégies de lutte beaucoup plus intenses pour briser les fondamentaux d’une telle aberration, quoi que cela nous coûte, afin que cette injustice soit définitivement réparée’’, préviennent les signataires.
CHEIKH THIAM