La mort de plus de 400 jeunes Sénégalais due à l’immigration clandestine par voie maritime n’a pas laissé de marbre l’Imam de la grande mosquée de Léona Niassène, Serigne Arabi Niass. Dans un texte parvenu à Senenews, il met l’État, les familles réligieuses et la jeunesse devant leurs responsabilités.
La jeunesse est une période de turbulence, de fougue de révolte et d’adolescence. C’est pourquoi, elle nécessite un accompagnement psychologique, social, sociétal, économique, politique et réligieux, donc à tous les niveaux de responsabilité.
Cette jeunesse qui jadis, faisait la force, la fiérté et l’espoir de tout la Nation, est devenue la psychose, l’anxiété et le désespoir. La jeunesse africaine en général et sénégalaise en particulier, scrutant à l’horizon de l’Hexagone, est à la recherche d’un devenir et d’un avenir meilleurs, quitte à affronter la mort. Les raisons de ce basculement sont diverses et variées.
1_ Raisons sociales et sociétales.
La société est devenue matérialiste à outrance, le culte du matérialisme a surplombé les valeurs cardinaux de la dignité, du « jôm », du « ngor », elles sont remplacées par des slogan tels que » Kou amoul khaliss bokkô » ( l’avoir est le seul critère qui determine la valeur humaine).
Le grand frère est relégué au second rang par un jeune frère plus nanti donc plus considéré, ce qui le pousse à vendre de la drogue ou même se pervertir pour avoir de l’argent, nouveau critère d’évaluation et d’élection de la société, de la famille et des parents. Le culte du paraître ou du m’as_ tu vu en est aussi une cause.
2_ Raisons polico-économique.
Dans ce cas précis, l’État est tenu comme principal responsable car les organismes de financement et d’emploi des jeunes ( DER, ANPEJ, FONGIP, FONSIS ) sont soit inaccessibles ou corrompues à tous les niveaux au point que cette jeunesse qui n’ a comme garantie que sa vigueur, sa force, sa santé et sa disponibilité est exclue d’office sauf si on est politicien et surtout du côté du parti au pouvoir. La politique qui devrait être un moyen d’accéder au pouvoir dans le seul but de servir les populations est malheureusement devenue le seul moyen de se servir et de devenir riche au détriment de cette même population qui pourtant, dans le seul espoir de vivre meilleur, élit ses dirigeants dont des profitards.
3_ Religieux.
Certains religieux considèrent les talibés en fonction de leur « Adiyas » ou de leur fonction. Ce qui est anormal, vu leur niveau de responsabilité. Les fondateurs des familles religieuses ( Cheikh Omar Al foutiyou, El hadji Abdoulaye Niass, Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick Sy, Mame Bouh Kounta…) étaient des cultivateurs, des commerçants, ainsi que nos grands parents fondateurs des villages et villes dont l’ensemble constitue la nation et l’État du Sénégal.
4_ La jeunesse.
Cette jeunesse aussi qui se considère comme victime est aussi responsable car au lieu de se référer aux dignes fils du Sénégal qui sont nos grands parents, ils se réfèrent à la culture occidentale et de ce qu’elle a de pire. Aidée en cela par la prolifération de soit _disant artistes musiciens, danseurs et rappeurs. Prés à tout consommet sans tri. » Il n’y a pas de sôt métier ». Cet adage est mondialement reconnu. Il n’y a pas de chômeurs au Sénégal mais des fainéants, des adeptes du gain facile et illicite pour plaire à la société. Les jeunes ont abandonné les champs, l’élevage, la pêche, l’artisanat. L’homme n’est pas que matière. Il est aussi spirituel. Plus que le corps pèrissable, l’ esprit et l’ âme ont besoin de se nourrir et de vivre, et leur bonheur n’est pas seulement matèriel. Les prophètes n’ont pas laissè de matériels à la postérité. Le Prophète Mouhamed (Psl) a laissé une dette contractée auprès d’un juif( farine) et payée par un de ses compagnons. Mais son héritage spirituel a servi à l’humanité entière et ce sera ainsi jusqu’à la fin des temps. Vivre utile, vivre en harmonie , vivre humainement et non pas animalement. La suffisance est la meilleure des richesses. La richesse n’est pas l’abondance de biens matériels mais mais la richesse de l’âme ( Psl).
J’ interpelle donc les gouvernants dont le Président de la République Mr Macky Sall, la société, les religieux ainsi que tous les responsables et la jeunesse elle même, notre vaillante jeunesse, à plus de vigilance, de conscience, d’humanisme pour un devenir et un avenir radieux et prospère dans le respect de la dignité humaine. Secourir cette jeunesse abandonnée à elle même devient plus qu’ une nécessité, mais une obligation de premier ordre. Mes ferventes prières pour un Sénégal convergent et Émergent.
Mes condoléances à toute la Nation pour la douloureuse et malheureuse perte de ses enfants animés par le » Vouloir s’honorer et honorer sa famille ».