Dans un discours publié le 04 novembre, Guillaume Soro a demandé à l’armée ivoirienne « d’agir » pour mettre fin à la « dictature clanique » du président Ouattara. Exilé à Paris, il veut poursuivre la transition annoncée par l’opposition ivoirienne qui rejette l’élection du 31 octobre 2020.
« Je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de votre âme et de votre conscience et d’agir pour stopper les tueries, pour préserver notre pays de pogroms, pour préserver la paix et la concorde. Agir pour redonner à notre Constitution ses lettres de noblesse ». Dans un discours diffusé sur les réseaux sociaux, l’ancien chef rebelle Guillaume Soro a appelé l’armée nationale à se soulever contre le président Alassane Ouattara, dont il juge la récente victoire aux élections présidentielles inconstitutionnelle.
Dans son message, l’ancien président de l’Assemblée nationale réaffirme la position de l’opposition ivoirienne par rapport aux élections du 31 octobre 2020. Celles-ci avaient été boycottée par les partis opposés à Alassane Ouattara, qui avaient également appelé à la mise en place d’un gouvernement de transition civile.
La déclaration de Guillaume Soro intervient alors que principaux leaders de l’opposition, notamment Henri Konan Bédié, Pascal Affi Nguessan, Assoa Adou et Mabri Toikeusse, qui refusent la réélection d’Alassane Ouattara au terme du scrutin du 31 octobre 2020, sont assignés à résidence depuis mardi. Le gouvernement ivoirien a décidé, d’engager des poursuites contre eux pour « acte de sédition », « d’attentats et de complot », après l’annonce de la création d’un Conseil national de transition présidé par l’ex-chef de l’Etat, Henri Konan Bédié. En exil à Paris depuis qu’il est poursuivi par la justice de son pays, Guillaume Soro a indiqué qu’il était prêt à poursuivre depuis son exil la mise en place de cette transition.
« Je voudrais vous dire que nous ne pouvons pas, par peur et par poltronnerie, laisser s’installer durablement la dictature clanique de M. Alassane Ouattara et contempler l’empire de la terreur s’étendre dans notre pays et prendre possession de l’âme de notre nation […] Moi, Guillaume Kigbafori Soro, vu la traque contre les principaux dirigeants du Conseil national de transition, je décide, en toute responsabilité, de m’inscrire dans la continuité de l’œuvre entamée en contribuant à la mise en place effective des organes de la Transition » a déclaré l’ancien allié d’Alassane Ouattara.
De leur côté les autorités ivoiriennes condamnent des propos d’une « extrême gravité » et qui s’inscrivent dans une logique de « coup d’Etat ». « Nous nous étonnons que ces propos aient pu se tenir sur le territoire français et nous espérons que les autorités françaises réagiront » s’est ainsi offusqué Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement.
Moutiou Adjibi Nourou