La modernisation de l’état civil suit son bonhomme de chemin. Avec les soutiens de l’Union européenne, de la Coopération espagnole et de l’Unicef, l’informatisation et l’équipement de centres est en voie d’être une réalité sur le terrain. Néanmoins, la tendance qui se dégage de certains acteurs est d’aller vers la mise en place d’un logiciel unique qui centraliserait toutes les données de l’état civil.
C’est réellement en 2016 avec le Projet d’appui à la modernisation de l’état civil (Pamec), grâce à la numérisation de bon nombre de bureaux et centres d’état civil de onze régions du pays, que l’on a senti une avancée notoire dans la modernisation des services rendus par les centres d’état civil de la Ville de Dakar. Un tour effectué dans les centres d’état civil des mairies de Dieuppeul-Derklé, de Patte d’Oie, de Liberté et de Biscuiterie a permis de constater un léger mieux dans le traitement des services rendus aux populations. Les personnes interrogées sont toutes unanimes à reconnaître la diligence des actes traités dans les services d’état civil. Sans nul doute, l’informatisation des bureaux est passée par là. Néanmoins, il faut reconnaître que l’affluence au sein des mairies visitées n’a certes pas diminué. Outre les célébrations de mariage civil, les demandes de pièces d’état civil, les actes de légalisation, la présence «d’hommes politiques de tous bords», les conseillers locaux et autres agents municipaux offrent une belle ambiance dans la cour et aux abords des mairies.
À la Patte d’Oie, c’est l’exiguïté de l’espace affecté à l’état civil et l’imposant volume de registres d’archives qui frappent d’entrée. Ici, l’informatisation est effective depuis belle lurette. Il va falloir agrandir le service et trouver d’autres locaux comme le suggèrent des personnes interrogées pour mieux servir les usagers. «Dans ce centre de la Patte d’Oie, les actes sollicités sont traités avec diligence», soutient cette vieille dame qui est venue assister à une célébration de mariage. L’officier d’état civil, M. Gassama, n’a pas pu se soumettre à nos questions à raison de plusieurs mariages à célébrer.
Un équipement à renouveler
Le décor trouvé à l’état civil de la commune de Dieuppeul-Derklé est le même. Ici, les demandes d’actes sont traitées dans l’heure qui suit, nous confie l’officier du centre, Mme Sy Ngoné Diakhaté. Dans ce centre, les problèmes se nomment manque de machines et défaut d’entretien des archives. Autrement dit, il va falloir procéder à une analyse de la volumétrie et de l’état des registres pour identifier les registres à restaurer et à reconstituer. D’autre part, il va aussi falloir penser à rééquiper en matériel les bureaux du centre d’état civil.
Le problème d’équipement se pose aussi dans les centres de Liberté et de Biscuiterie. Si l’informatisation est effective dans ces deux centres d’état civil, le renouvellement du matériel de travail est une question à régler urgemment. L’officier du centre de Liberté, Ibrahima Diabone Diop, tout comme Babacar Faye de la section des naissances et tout affilié au tribunal, au nom de l’officier d’état civil de Biscuterie, Mme Seck, optent aujourd’hui pour la mise en place d’un logiciel unique national qui faciliterait les politiques publiques, les stratégies de développement économique et social du pays. Pour ce faire, expliquent-ils, il va falloir réunir tous les acteurs impliqués dans les opérations de l’état civil pour une recherche de solutions au problème.
«Il faudra d’abord, souligne Ibrahima Diabone Diop, finaliser l’informatisation et la collecte des données dans les bureaux et centres de l’intérieur du pays, puis tout centraliser à Dakar». Le logiciel unique va fédérer, note-t-ils, tous le centres d’état civil et règlerait définitivement la lancinante question des extraits et autres actes d’état civil pour les personnes vivant dans les grandes villes comme Dakar et qui sont nées dans «le Sénégal des profondeurs».