Une autre étape vient d’être franchie par la France dans sa coopération militaire et sécuritaire avec l’Afrique. Ce Mardi 26 Juin, le Journal Officiel annonçait la création d’un commandement militaire Français pour l’Afrique. Une initiative qui se rapproche dans la configuration au commandement militaire Américain en Afrique, AFRICOM.
A l’instar de son homologue Américain, le commandement militaire Français pour l’Afrique aura pour principale mission de renforcer la coopération militaire avec les états Africains partenaires dans le cadre de la lutte anti-terroriste et de la formation des personnels militaires des armées Africaines. Pour diriger cette structure faîtière des détachements militaires Français actifs sur le continent, le choix de l’Elysée s’est porté sur le Général Pascal Ianni.
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De façon subliminale, l’avènement du commandement militaire pour l’Afrique obéit à une double stratégie des autorités Françaises conscientes des enjeux géopolitiques cruciaux qui se jouent depuis quelques années sur le continent. Les deux dernières décennies ont été marquées par des accidents de parcours parfois tragiques dans l’interventionnisme militaire Français en Afrique.
Au point de braquer contre la présence militaire de cette ancienne puissance coloniale, une frange importante de l’opinion publique Africaine convaincue de la volonté de Paris de restaurer par la force un système néo-colonialiste qui aurait l’effet d’une chape de plomb sur les dirigeants Africains. Les tueries de Novembre 2004 à Abidjan ou encore l’entrée en scène de l’armée Française dans le conflit postélectoral Ivoirien en Avril 2011 qui a permis l’éviction du président sortant, Laurent Gbagbo, vaincu dans les urnes…
A ces différents éléments, il faut rajouter les erreurs stratégiques commises par la France dans sa gestion des récentes crises politiques dans son ancien pré-carré. Notamment avec l’accompagnement tacite sinon dans certains cas, le soutien affiché à des chefs d’états tordant le cou à leurs constitutions pour aller au-delà de deux mandats. En violation flagrante du protocole additionnel de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie de Décembre 2001 à Dakar, qui réitérait la nécessité de respecter une limitation de l’exercice du pouvoir à deux mandats. Après avoir été successivement éconduite du Mali, du Burkina Faso et plus récemment du Niger à la suite de coups d’états qui ont vu l’irruption à la tête de ces états de putschistes favorables à Moscou, l’armée Française est en ballotage libre sur le continent.
Le réveil paraît certes tardif pour l’Elysée qui ne peut que constater un agrandi qui ne peut que constater un agrandissement inquiétant de l’influence de la Russie devenue pour les régimes putschistes du Sahel, un allié de choix. Mais au sommet de l’état Français, on semble déterminé à arrêter ce tourbillon insaisissable qui risque de déraciner complètement la France d’un continent dans lequel elle compte encore d’importants partenaires stratégiques.
Les défis sont d’une envergure colossale pour le Général Ianni qui devra non seulement consolider les acquis des partenaires militaires de la France en Afrique tout en jouant de discrétion dans la méthode. Surtout prouver l’efficacité du partenariat Français par des résultats probants en matière de recul de la menace terroriste de sorte à contrarier les velléités expansionnistes de l’ogre Russe.
Avant tout, l’ancien chef de corps du 2ème régiment d’infanterie de marine (RIMA) devra se montrer décisif à la fois pour rassurer ses interlocuteurs Africains et pour prendre des décisions courageuses au besoin. Même avec des effectifs qui selon des sources concordantes, sont appelés à décliner significativement pour ne se situer qu’à environ 600 hommes sur l’ensemble des stationnements militaires Français à travers le continent.
Raoul Mobio