Le sondage montre que la perception positive de l’influence de Pékin enregistre une progression à deux chiffres dans sept pays africains, dont le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée.
La Chine a soufflé aux Etats-Unis le rang de puissance la plus influente en Afrique en 2023 en termes de « Soft power », selon un rapport publié le vendredi 26 avril 2024 par l’institut de sondage américain Gallup.
Intitulé « Rating World Leaders 2024 : The U.S. vs. Germany, China and Russia », ce rapport se base sur un sondage mené en 2023 dans 36 pays africains auprès de milliers de citoyens âgés de plus de 15 ans pour comparer la perception de l’influence de quatre puissances mondiales, en l’occurrence les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne et la Russie.
Il en ressort que 58% des citoyens africains sondés en 2023 ont estimé que la Chine est une puissance influente sur le continent contre 52% en 2022.
La proportion des personnes interrogées qui considèrent que les Etats-Unis sont une puissance influente en Afrique est, quant à elle, tombée à 56% durant l’année écoulée contre 59% une année auparavant.
Durant l’année écoulée, la perception positive de l’influence de la Chine a enregistré une progression à deux chiffres dans sept pays africains, dont le Ghana (+15 points), la Côte d’Ivoire (+14 points), le Sénégal (+14 points) et la Guinée (+12 points).
Dans le même temps, la proportion des Africains estimant que Washington est une puissance influente en Afrique a enregistré des reculs très marqués en Ouganda (-29 points), en Gambie (-21 points) et au Kenya (-14 points).
Le rapport révèle par ailleurs que la perception de l’Allemagne en tant que puissance influente en Afrique s’est améliorée de trois points de pourcentage, passant de 51% des sondés en 2022 à 54% en 2023.
La plus forte progression a été cependant enregistrée par la Russie. 42% des Africains interrogés dans le sondage estiment que la Russie est désormais une puissance influente sur le continent contre 34% en 2022. Moscou est notamment perçu comme une puissance très influente dans les pays du Sahel comme le Mali (89%), le Burkina Faso (81%) et le Tchad (76%).
Le « soft power », ou la puissance « douce » par opposition au « hard power », est un concept développé à la fin des années 80 par un professeur américain, Joseph Nye. Il décrit les outils de la puissance autres que militaires d’un pays comme l’attraction de son modèle culturel, idéologique ou politique, les liens qu’il a créés hors de ses frontières avec les élites et les populations étrangères, la diplomatie et les alliances internationales.