La 136-ème édition du pèlerinage marial de Popenguine, prévu du 10 au 20 mai, sera axé sur le thème “Avec Marie, marchons ensemble pour un Sénégal de justice et de paix “, a annoncé samedi, l’évêque du diocèse de Thiès, Mgr André Guèye, choisi cette année pour célébrer la messe.
“Ce thème a été choisi avant le contexte actuel, c’est-à-dire avant l’issue de l’élection présidentielle, depuis le mois de janvier“, a dit l’évêque, expliquant qu’il traduit la préoccupation des évêques et leur “patriotisme“.
Le prêtre recevait des journalistes à son domicile, dans la cité du rail, en prélude au pèlerinage marial de Popenguine.
En 1994, a-t-il rappelé, les évêques avaient rédigé une lettre intitulée “Bâtir ensemble un Sénégal de justice et de paix“.
Un forum s’était, par la suite, tenu en 2011 à Thiès, afin d’évaluer la situation du Sénégal, à l’aune du sujet de cette lettre, a-t-il souligné.
Cette rencontre de Thiès avait noté “des avancées, des retards, des obstacles, des défis à relever pour mettre notre Sénégal sur le chemin de la justice et de la paix“, a-t-il relevé.
Pour le religieux, ce thème “s’adresse d’abord aux chrétiens concernés en premier par le pèlerinage, mais aussi à tous les compatriotes sénégalais pour que tous ensemble, nous puissions mettre les intérêts du pays (…) à la tête de nos préoccupations“.
L’évêque du diocèse de Thiès, à l’honneur cette année, de célébrer la messe, conformément à la célébration tournante de cet office.
Les évêques sont choisis à tour de rôle, lors de cet évènement religieux et chaque fois que vient le tour d’un prélat, ce dernier voit son diocèse qui se charger de l’animation liturgique, explique Mgr André Guèye, à la tête du diocèse de Thiès, depuis 2011.
Cette circonscription ecclésiastique regroupe les départements de Thiès et Tivaouane, la région administrative de Diourbel et la commune de Ndiob, dans la région de Fatick.
“Je vais appeler tout le monde, d’abord les chrétiens, à nous mettre en route, coude à coude et épaule contre épaule, comme le dit l’hymne national, ensemble en ayant le bien du pays comme seule motivation“, a-t-il annoncé.
“Cela implique, selon lui, que nous tous, nous changions nos manières de faire, de voir et de vivre pour que rien ne fasse obstacle à la justice et à la paix“.
Un “défi immense“ que l’Eglise essayera de relever “avec l’aide de la prière à travers Marie de Popenguine“.
Pour le religieux chrétien, la paix passe par la réconciliation et la justice, dès lors qu’ “il n’y a pas de paix sans justice“.
“Je crois que le régime actuel devrait s’engager dans cette dynamique, pour que les Sénégalais soient en paix entre eux-mêmes, entre les institutions et en paix dans la vie de tous les jours”, a-t-il suggéré.
“Le temps des élections est passé, nous pensons que Dieu a remis les rênes du pays à un homme, le président de la République. Nous devons faire corps avec lui pour bâtir notre pays, mais d’abord sur la paix la justice, qu’il n’est pas possible de construire sans réconciliation des cœurs et la conversion“.
Il estime que les Sénégalais doivent “changer leurs manières de voir, de parler, de vivre, pour (qu’elles) reflètent (leur) désir de paix et de justice“.
Tel qu’il existe dans le christianisme et les autres religions, “l’importance du pèlerinage réside dans sa signification“, dit-il. “Aller en pèlerinage, c’est sortir de soi-même pour aller à la quête du spirituel (et) répondre à cet appel profond que chaque homme ressent au-delà de lui-même et pour approfondir sa relation avec le divin, avec Dieu“.
“C’est un moment fort de communion où tous les catholiques se sentent comme appartenant à une seule famille de l’Eglise du Sénégal“.