La campagne pour la prochaine élection présidentielle prévue le 24 mars bat son plein. Un événement qui intéresse tous les secteurs vitaux de l’Etat et particulièrement les sportifs qui seront encore très attentifs à la place que les différents candidats accordent dans leurs programmes respectifs au sport national. Etat des lieux !
Comme les autres secteurs d’activité, le sport sera au cœur de la présidentielle. Plus que l’économie, le social, il est à bonne place dans le programme et la profession de foi des candidats. Chacun y va de sa vision et de la politique de développement qu’il compte impulser à la tête du pays. Les chapitres sportifs contenus dans les programmes devront constituer une alternative et une réponse aux nombreuses urgences qui interpellent le mouvement sportif.
Malgré les avancées significatives notées, après les douze ans de Macky Sall, force est constater que l’attente reste tout aussi importante aussi bien au plan des infrastructures, du cadre juridique que du financement. En matière de la construction, l’État du Sénégal a placé la barre très haute et a réussi à combler un grand fossé et l’insuffisance des infrastructures.
A ce titre, le stade Abdoulaye Wade, complexe multidisciplinaire de dernière génération à Diamniadio, d’un budget de plus 154 milliards de FCFA, le stade Omnisport de Dakar Arena et l’Arène nationale de Pikine, sont éloquents et auront permis de transformer la carte infrastructurelle du pays durant ces dix dernières années de gouvernance du président sortant Macky Sall.
L’érection de ces infrastructures des deux centres de Jules Bocandé (Yenne) et Youssou Ndiaye (Guereou), l’émergence des académies de football comme Génération Foot et Diambars, des écoles de football ou encore celle basket à Saly, auront également permis de donner une image positive du Sénégal dans le monde sportif. Mais aussi de répondre aux exigences du sport de haut niveau. Ce qui se traduit rapidement par de probants résultats. Le Sénégal a remporté toutes les compétitions continentales des équipes de football en enchaînant par la CAN 2022, le Chan, la Can U20, la Can U17 et la Can de beach soccer. Une performance unique dans les annales du football africain.
En dépit de ces pas franchis dans le domaine des infrastructures, la question du cadre juridique, législatif et la question du financement du sport restent des chantiers vitaux pour les prochaines années. Le mouvement sportif sénégalais a déjà émis le souhait d’un renforcement d’un partenariat avantageux avec l’Etat et le secteur privé.
L’exemple du football sénégalais reste un cas patent. Malgré les performances du Sénégal du foot des équipes nationales, les acteurs du football attendent plus d’autonomie pour son développement. Le football en 2022, n’est cependant que l’arbre qui cache la forêt. Le football de club est encore indigent incapable, de se faire une place sur la scène internationale. Un paradoxe !
Lors d’un séminaire tenu il y a deux ans à l’Institut Diambars de Saly pour les 12 ans de l’instauration du football professionnel au Sénégal, un document avait été confectionné avec six piliers stratégiques. Ils devraient contribuer à asseoir durablement le football professionnel (la communication et le marketing, le capital humain, le développement organisationnel, le développement des clubs, les infrastructures et la compétition) l’aider à sortir des terrains de la contre-performance. Dans cet élan des dispositions ont été annoncées au cours d’un Conseil des ministres. Le Chef de l’État avait réitéré ses directives «pour l’accroissement de l’accompagnement de l’État au développement du football local dans toutes ses composantes». Il ne reste donc qu’à mettre en pratique les recommandations. L’annonce de la création d’un fonds national dédié aux sports reste la dernière promesse du ministère du sport lors du vote du dernier budget.