Le Maroc a légalisé l’usage du cannabis à des fins médicales et industrielles en 2021. Deux ans plus tard, le pays vient d’effectuer sa première récolte.
En 2023, le Maroc a produit 294 tonnes de cannabis légal. Il s’agit de la première récolte réalisée sous le contrôle de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) qui est entrée en activité en 2022.
La récolte a été effectuée par 32 coopératives regroupant 430 agriculteurs sur une superficie totale de 277 hectares dans les régions montagneuses du Rif, notamment dans les provinces d’Al Hoceima, Taounate et Chefchaouen. Les rendements ont été estimés entre 1 et 2,7 tonnes par hectare.
Fort de cette première expérience, l’ANRAC a indiqué que plus de 1 500 agriculteurs organisés en 130 coopératives ont formulé des demandes de licences pour cultiver la feuille en 2024. Ce développement devrait conforter les ambitions du régulateur qui avait annoncé en novembre dernier son intention d’élaborer un plan stratégique sur 10 ans pour stimuler le développement de l’industrie locale du cannabis légal qui n’en est encore qu’à ses débuts.
Depuis la légalisation du marché du cannabis au Maroc en 2021, l’ANRAC précise qu’à ce jour seules 2 unités légales de transformation de cannabis sont actuellement opérationnelles dans le pays.
Il faut noter que l’expérience marocaine met en lumière le potentiel de croissance du marché légal du cannabis dans les pays africains sous réserve de la mise en place de politiques publiques couvrant les différents maillons de l’industrie de l’importation des semences à la commercialisation de produits dérivés.
Les différentes réformes engagées par le Royaume chérifien peuvent fournir un exemple dans l’évolution du cadre institutionnel et réglementaire pour plusieurs pays du sud du Sahara qui ont déjà dépassé la phase de décriminalisation de la culture et/ou de la consommation.