Professeur, vous accusez le Président Macky Sall, ses faucons et ses alliés de circonstance de « vouloir arrêter le processus électoral par tous les moyens, qu’ils soient juridiques, constitutionnels ou par d’autres moyens encore plus violents. » Vous faites malhonnêtement un mauvais procès au Président Macky Sall.
Tous les hommes animés de bonne foi reconnaissent que le report s’est imposé au président de la République pour des motifs bien évidents. Le chef de l’État n’a pas eu d’autre choix que d’annuler le scrutin présidentiel prévu le 25 février pour qu’il soit « crédible et inclusif. » Pour votre gouverne, ce n’est pas le président de la République qui a reporté la Présidentielle mais l’Assemblée nationale qui a été saisie d’un projet de loi déposé par les députés du Pds, dont le candidat Karim Wade a été recalé injustement par le Conseil constitutionnel.
Deux membres de l’institution sont accusés d’avoir été corrompus lors de l’examen des dossiers de candidature à l’élection présidentielle. Censé être le gardien des droits et libertés, le Conseil constitutionnel est tenu à l’impartialité, mais deux de ses sept juges sont accusés d’avoir été corrompus.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) affirme qu’Amadou Ba, le premier ministre, candidat de la majorité à la présidentielle, a « utilisé son pouvoir pour manipuler l’élection et éliminer des candidats », dont Karim Wade. « Les députés du PDS estiment que les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d’intérêts ». C’est la première fois dans l’histoire du pays que les membres du Conseil constitutionnel sont accusés de corruption.
Aucun doute ne résiste face aux responsabilités évidentes des membres du Conseil constitutionnel qui ont failli dans leur mission.
Après deux alternances démocratiques, le Sénégal ne pouvait pas se payer le luxe d’élections décriées impliquant la responsabilité des juges constitutionnels. Le Président Macky Sall n’est pas obnubilé par le Pouvoir et ce n’est pas à quelques jours de la fin de son mandat qu’il va s’accrocher au pouvoir. Une Hérésie de votre part, Professeur !!! Vous même, Professeur, vous avez été victimes des errements du conseil constitutionnel.
Vous avez été recalé aux parrainages parce que votre nom ne se trouvait pas sur le fichier, selon le Conseil constitutionnel. Et vous n’étiez pas convaincu de la raison de votre élimination à la sélection pour la Présidentielle. «On est tombé des nues en identifiant notre nom, Mary Teuw Niane, parmi les parrains non identifiés. Nous avons vérifié que nos données personnelles demandées, c’est-à-dire les prénoms, le nom, le numéro de carte d’électeur, le numéro d’identification nationale et les dates d’expiration de ma carte nationale d’identité, sont correctes.
Donc, il est impossible, je le dis, il est impossible que je ne sois pas dans le fichier électoral. C’est impossible», aviez-vous déclaré au cours d’une conférence de presse. «Ces anomalies sont faites à dessein », disiez-vous en accusant le Conseil constitutionnel. Qu’est-ce-qui a changé entre temps ?
Avec ces graves accusations contre le Conseil constitutionnel, le Sénégal ne pouvait pas se payer le luxe d’élections décriées impliquant la responsabilité des juges constitutionnels. On doit épargner notre pays d’une crise qui, à la longue, risque de compromettre tous nos efforts de développement économique et social.
Mouhamadou Lamine Massaly
Président du parti Union pour une Nouvelle République (UNR)