En réaction à la forme de l’adresse du Président de la République, par le truchement d’un entretien avec la presse, le professeur Serigne Mbaye Thiam, encore lui, soutient que le rôle de modérateur assigné au Directeur Général de la RTS, Racine Talla, n’était pas approprié. J’aurais pu me garder de rendre publique mon opinion sur la question. Et pour cause: des sénégalais anonymes et avertis qu’on n’accuserait pas de faire dans le corporatisme de mauvais aloi ont émis les leurs.
Le résultat est sans appel ( il est vérifiable sur le site qui a publié les propos de M Thiam) : 90% des commentaires émis soutiennent que que notre éminent professeur est dans toutes les sauces, qu’il est maître dans l’art de se prononcer sur toutes les questions qui rythment la marche de la nation, mais aussi et surtout, qu’il a cette propension maladive à émettre des critiques non constructives ni instructives dont s’offusque Nicolas Boileau, en ces termes » La critique est aisée mais, c’est l’art qui est le difficile ».
Quel sort regrettable pour un professeur qui, en dehors des amphithéâtres, se trouve dans une subite incapacité d’enseigner utile ?
A vouloir s’attribuer vaille que vaille un don d’ubiquité et une omniscience indues, l’on se perd finalement dans ses réflexions et ses opinions. C’est ce qui semble arriver à Serigne Mbaye Thiam. Faudrait-il rappeler au professeur, bien pensant Monsieur connaît TOUT, que dans le cadre d’un face à face avec la presse, il est loisible à la personne interviewée de déterminer le fonds et la forme de l’entretien.
Pourquoi un homme, Président de la République, de surcroît, se garderait-il de s’entourer de ses hommes de confiance pour que sa sortie, sur des questions aussi importantes que complexes, soit porteuse d’un impact?
A l’image de son jeune confrère de Seneweb, Mouhammadou Diallo, qui a été accueilli en héros par ses proches pour avoir eu le privilège, c’en est bien un, fait partie des journalistes qui ont fait face à une personnalité aussi forte que le Président de la République, concèdons à Racine Talla le droit de s’être fait plaisir à l’idée d’être proche du premier des sénégalais.
Est-il besoin de rappeler que ce n’est ni le fait d’un hasard ni l’effet d’une baguette magique? Il est le couronnement logique d’une amitiée vieille d’une vingtaine d’années ayant résisté à l’usure du temps et aux viscitudes d’une vie politique tumultueuse puisque adossée à une appréciation mutuelle des compétences de l’un et de l’autre.
Manifestement, le professeur à raté une occasion en or de se taire. Un adage bien de chez nous ne serait pas de trop pour lui servir de viatique afin qu’il s’empeche de toujours prêcher dans le désert: « C’est toi qui nous plais. tu es le le beau parleur alors parles comme tu veux » ne doit pas faire pousser des ailes pour proférer des inepties à tout va. Les grands esprits parlent d’idées, les esprits moyens parlent des événements et les petits esprits parlent des personnes », nous disait Georges Clémenceau.
Serigne Mbaye Thiam n’est pas loin de la dernière catégorie. Dans sa sortie, il démontre sans peut-être le vouloir que c’est plus la personne qui a modéré qui le dérange que le principe du modérateur à proprement parler. Il est grand temps que le professeur s’approprie cet enseignement pour en faire un bon usage. Pour ce qui est du cas précis de sa sortie sur le modérateur Racine Talla, son opinion ne compte pas car la conscience qui lui avait attribué ce rôle était propre.
Ibrahima Khalil NGOM