Dans un entretien publié ce jeudi dans un hebdomadaire catholique italien, «Credere», le pape François a de nouveau évoqué la bénédiction des couples homosexuels hors liturgie. « Je ne bénis pas un mariage homosexuel, je bénis deux personnes qui s’aiment », a affirmé le pape François ce jeudi 8 février 2024.
Le 18 décembre dernier, le dicastère pour la Doctrine de la foi a publié la déclaration Fiducia supplicans dans laquelle il autorise, sous certaines conditions, les bénédictions aux couples « irréguliers », notamment les couples homosexuels et les couples de personnes divorcées et remariées civilement.
Interrogé sur le sens du document Fiducia supplicans, le pape a déclaré : « Personne ne se scandalise si je donne la bénédiction à un homme d’affaires qui escroque les gens : et c’est pourtant un péché très grave. Mais on se scandalise si je la donne à un homosexuel… C’est de l’hypocrisie ». « Les péchés les plus graves sont ceux qui se travestissent sous une apparence plus angélique », a-t-il ajouté.
Le pontife assure qu’il n’autorise en aucun cas le mariage homosexuel, mais permet seulement de bénir « deux personnes qui s’aiment, et je leur demande aussi de prier pour moi ». Il confie en outre bénir systématiquement les personnes homosexuelles ou les personnes divorcées et remariées qui se présentent à lui dans le confessionnal.
Cette publication du Fiducia supplicans a provoqué un vif débat au sein de l’Église catholique, une partie des évêques – en particulier en Afrique – refusant de l’appliquer.
« Nous, évêques africains, ne considérons pas comme approprié pour l’Afrique de bénir les unions homosexuelles ou les couples de même sexe », avait annoncé début janvier Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
Dans les colonnes de «Credere», le pape rappelle que le « cœur » de Fiducia supplicans est « l’accueil », insistant sur le fait que, dans l’Église, il faut respecter et bénir « tout le monde ».