« AUTEUR,LE PROF MARY TEUW NIANE »
Nous disons qu’au Sénégal tout le monde est parent.
Je me suis demandé comment nous pouvons nous en rendre compte?
Que chaque personne prenne son père, ses frères, ses sœurs, leurs enfants et leurs petits-enfants, prenne sa mère, ses frères, ses sœurs, leurs enfants et leurs petits enfants, son épouse ou ses épouses, leurs pères, mères, leurs frères, leurs sœurs, leurs enfants et leurs petits-enfants et enfin prenne ses enfants et petits-enfants, regarde pour chacun ses régions d’origine et d’établissement, son ethnie et ses langues parlées, etc.
Nous allons nous rendre compte qu’en ne prenant que ce premier cercle de parents combien nous touchons à une partie importante du territoire national et combien nous sommes reliés à plusieurs ethnies du pays et même des pays étrangers.
C’est pourquoi le devoir de chacune et de chacun est d’unir, de rassembler, d’être l’aiguille et le fil qui ne laisse aucune fissure territoriale s’agrandir, aucune dissension ethnique s’exacerber, aucune polémique religieuse s’amplifier et aucun mépris culturelle poindre.
Au-delà de nos divergences, oppositions et adversités politiques, il y a la pirogue Sénégal au milieu de l’immense océan terrestre, des vagues rugissantes et menaçantes, des vents violents et des requins aux dents acérés avides de chair fraîche.
Le timonier ne doit d’aucune manière avoir des écarts de langage, de pratiques discriminatoires et de parti pris.
Les passagers ne doivent pas en faire à leur tête.
En effet, comme le disent en cœur, dans leurs voix magnifiques, Pape et Cheikh, bu lèen wenngal gaal gi !
Je me suis soumis à cet exercice et j’ai trouvé :
- régions : Saint Louis, Matam, Louga, Diourbel, Thiès, Dakar, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Kolda, Tambacounda.
- ethnies: peul, wolof, lébou, sérère, diola, maure, soninké, français, italien
- langues : pulaar, wolof, sérère, joola, hasania, soninké, mandingue, français, italien.
Essayez vous à cet exercice ! Il est salutaire !
Nous apprenons ce que nous ne pensons pas être et que nous sommes.
Cet exercice nous rend plus humble, plus modeste, plus attentif, plus précautionneux.
En fin de compte, il nous rend moins arrogant, moins fougueux donc plus sage.
En définitive, il nous restitue notre relativité et nous ouvre les yeux sur notre insignifiance.
Il nous rend simplement plus humain, plus Sénégalais.
Je vous souhaite une excellente journée dominicale sous la protection divine.
Dakar, dimanche 3 décembre 2023
Professeur Mary Teuw Niane