Le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte assainir le milieu de la formation dans le domaine de la santé. Face à la prolifération des écoles privées, les autorités vont procéder à une règlementation du secteur.
«Sur 92 écoles inspectées, les 48 ne sont pas bonnes. Nous avons saisi le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le Président de la République a donné des instructions fermes pour régler ce problème. Donc, les écoles qui ne sont pas en règle, n’ont qu’à aller se régulariser». Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye part ainsi en croisade contre les écoles privées de santé non règlementaires.
A l’Assemblée nationale dimanche dernier dans le cadre du vote du budget de son département, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye a élevé la voix contre les écoles privées qui ne respectent pas les normes. «Dans certaines écoles, les étudiants peuvent faire trois ans sans jamais apercevoir un mannequin. Certains étudiants qui sortent de ces écoles ne savent même pas c’est quoi l’appareil digestif. Ça existe ici. Il faut qu’on réglemente aussi les stages dans les structures sanitaires. Nous sommes dans un pays de droit et nous allons le réglementer. Nous allons montrer à ces écoles la voie à suivre, à aller se conformer au niveau de l’AnaQsup (Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation)», a dit Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
En effet, les écoles privées pullulent comme des champignons au Sénégal, particulièrement à Dakar et parmi elles, nous trouvons des écoles de santé. Difficile de faire un tour dans les grandes artères de la vielle sans apercevoir une école privée de formation en santé. Depuis quelques années, le nombre d’établissements de formation en santé a connu une hausse vertigineuse. Une floraison qui impacte négativement sur la qualité de l’enseignement, car peu d’entre eux remplissent les critères et chaque année, ces concessions d’enseignement professionnel injectent dans le marché du travail des infirmiers, des sages-femmes des agents techniques de santé.
D’où l’urgence de veiller sur la qualité de programmes de formation, en contrôlant les structures de formation publique et privée.
Pour rappel, le 27 octobre 2022, les résultats catastrophiques de certification 2021 publiés par le MSAS, à l’issue des épreuves d’admissibilité de la première session, ont été considérés comme inédits dans l’histoire de la formation des infirmiers et sages-femmes au Sénégal. Pour la filière sage-femme, le taux d’admissibilité est de 1,76 %, car sur 2 268 candidates, 1 002 ont été ajournées et 40 admissibles.
Pour la filière infirmier, c’est à peine mieux, avec un taux d’admissibilité de 3,77 %. Sur les 1 641 candidats, 781 ont été ajournés et 62 admissibles. Ce qui avait suscité un débat sur la qualité de l’éducation en matière de santé au Sénégal.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a décidé encore de monter au créneau pour aller à la croisade des écoles non règlementaires. Une annonce qui n’est pas nouvelle car il cesse d’annoncer le contrôle strict des écoles privées de formation en santé. En vain !