L’État français prévoit de restituer les bien mal acquis de Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale et fils du président, aux autorités guinéennes en 2024.
Le budget de l’État français pour l’année 2024 inclut une restitution de six millions d’euros à la Guinée équatoriale dans le cadre de l’affaire des biens mal acquis, selon des sources équato-guinéenes citées par l’Agence Congolaise de Presse. Cette somme provient d’avoirs saisis par la justice française, notamment des voitures et des objets de luxe appartenant à Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale et fils du président. Parmi les biens mal acquis figure également un hôtel particulier parisien d’une valeur de plus de 100 millions d’euros.
Au total, la valeur des avoirs confisqués est estimée à 150 millions d’euros. Transparency International se réjouit de cette restitution, mais appelle à un contrôle attentif de l’utilisation de cet argent. « Dans un pays comme la Guinée équatoriale, où il y a véritablement une capture de l’État, un régime qui est en place depuis plus de 40 ans, avec une corruption qui est endémique, il est certain que si cet argent était restitué – simplement un virement du Trésor français au Trésor équato-guinéen – on ne verrait pas beaucoup de projets d’intérêt général financés par cet argent restitué », a souligné Sara Brimbeuf, spécialiste des biens mal acquis au sein de Transparency international.
Sara Brimbeuf, souhaite de la transparence dans cette transaction, car pour elle, « la boussole de toute procédure de restitution, c’est la transparence, la redevabilité et l’inclusion des sociétés civiles, des organisations de la société civile française, mais surtout équato-guinéenne. Donc, pour pouvoir s’assurer que les biens soient restitués au plus près des populations pour des projets qui leur sont utiles, qui répondent à leurs besoins, c’est important finalement, dans cet objectif de justice, de s’assurer que l’argent finisse là où il doit aller, c’est-à-dire au bénéfice des populations et ne retourne pas dans les poches de dirigeants corrompus parce que cela voudrait dire que toutes ces procédures, toutes ces années de procédures judiciaires, n’auraient finalement servi à rien ».