Dans sa tribune de ce lundi 23 octobre, l’ancien ministre Ganiou Soglo regrette la construction d’un jardin à la place de l’ancienne résidence dite les « filaos » du général Mathieu Kérékou. Il estime que ce lieu aurait pu être transformé en un musée pour conserver la mémoire de l’ancien président, comme Macky Sall veut le faire pour Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal.
Pour préserver la mémoire et le patrimoine de Léopold Sedar Senghor, président de 1960 à 1980, Macky Sall, actuel chef d’État du Sénégal, a pris la décision d’acheter une collection d’objets de ce dernier qui devait être vendue aux enchères à Caen, en France. Au Bénin, le gouvernement de Patrice Talon aurait pu conserver la mémoire de l’ancien président Mathieu Kérékou et doter Cotonou d’un musée historique, avec l’ancienne résidence du général, selon Ganiou Soglo.
« La regrettée disparition du chantre de la conférence nationale, en l’occurrence le président Kérékou, aurait dû constituer une occasion idéale pour ériger un musée en sa mémoire où le Béninois moyen, passionné par l’histoire de son pays, aurait pu visiter la demeure du président général. Cette demeure regorgerait de vestiges et de souvenirs qui auraient enrichi le patrimoine mémoriel de notre pays », a-t-il écrit dans sa tribune.
L’ancien ministre de la culture fait savoir que la valorisation de cette résidence des filaos aurait créé un pôle d’attraction touristique pour la ville de Cotonou, dépourvue de musée, et aurait honoré les gouvernants du pays. « Les éléments à contempler (dans ce musée, ndlr) ne manqueraient pas : les tenues militaires, la collection de vieilles voitures du président, ses célèbres cannes, son bâton de commandement, ses distinctions, ses photos, et bien d’autres trésors », a-t-il dit.
La récente décision de Macky Sall au Sénégal en ce qui concerne l’achat des objets de Léopold Sédar Senghor est donc une leçon pour Patrice Talon, selon l’ancien député Ganiou Soglo. Il espère que l’hôtel PLM, qui a abrité les travaux de la conférence nationale de 1990, ne subira pas le même sort que la résidence du général Mathieu Kérékou.