Une manifestation de colère était organisée vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth par le puissant parti chiite du Hezbollah et son allié le parti Amal, dans un contexte très tendu à la frontière sud entre le Liban et Israël où de violents échanges de tirs ont lieu désormais quotidiennement.
Le vendredi qui est traditionnellement une journée de prière pour les musulmans est désormais une journée de colère depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël. Dans le quartier de Harat Hreik, au sud de la capitale libanaise, les drapeaux jaunes et verts du Hezbollah flottent dans les airs, raconte notre correspondante à Beyrouth, Sophie Guignon. Quelques centaines de sympathisants sont rassemblés en soutien à Gaza. Tous dénoncent le soutien inconditionnel des Occidentaux à Israël.
« C’est insupportable de voir que les États-Unis, les Occidentaux laissent tout passer à Israël, fustige Ahmad Dakeek, un manifestant de 28 ans. Aujourd’hui, les Arabes, les Palestiniens, personne ne s’en soucie. C’est désolant. Ce qu’il se passe en Palestine va se passer aussi chez nous, nous sommes prêts à nous défendre. »
Au Liban, tout le monde se souvient de la guerre de juillet 2006, durant laquelle Israël avait mené des raids meurtriers et détruit les infrastructures vitales du Liban au nom de la lutte contre le Hezbollah.
« Si la guerre doit avoir lieu, nous serons au rendez-vous »
« Nous sommes avec la Palestine, de A à Z, affirme Amal Wehbe, 55 ans, originaire du sud du Liban. Il n’y a pas un être humain qui n’ait pas peur de la guerre ou qui aime la guerre. Mais si ça doit avoir lieu, nous serons au rendez-vous. Ma maison est à la frontière, je ne sais pas si elle est détruite mais ce n’est pas un problème. ».
Et l’escalade se poursuit à la frontière. Les échanges de tirs de missiles et de roquettes à la frontière entre le Hezbollah et Israël ont fait au moins dix morts dans les rangs du Parti de Dieu et tué deux journalistes qui couvraient ces heurts. Les échanges de tir de part et d’autre ont franchi un cran supplémentaire vendredi, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Dans la soirée, le Hezbollah a revendiqué le tir d’une trentaine de roquettes sur la Haute-Galilée. Et également des tirs antitanks qui ont provoqué la mort d’un soldat israélien. Israël a riposté pendant la nuit en frappant des positions de l’organisation au sud du Liban.