13 jours après les incursions meurtrières du Hamas en territoire Israélien, le temps reste suspendu dans la région du Moyen-Orient. Quelle sera la prochaine étape de la guerre promise par Tsahal au Hamas après la riposte qui se prolonge depuis le 07 Août par des frappes aériennes massives et des tirs d’artillerie intenses sur les positions terroristes dans la bande de Gaza, au sud du Liban et en Syrie?
Face à la mobilisation inédite des troupes Israéliennes qui en moins de deux semaines, ont regroupé plus de 520.000 soldats dont 360.000 réservistes, les perspectives d’une offensive terrestre majeure de Tsahal à l’intérieur de la bande de Gaza se précisent. Sauf qu’il paraît évident qu’au regard de l’envergure de la mobilisation, les plans de l’exécutif Israélien semblent aller bien au-delà de la seule volonté d’écraser le Hamas dans les limites territoriales de Gaza dont la superficie totale est estimée à 365 Km2.
Jérusalem s’attend-t-elle à une escalade régionale qui pourrait conduire à l’entrée en guerre d’autres acteurs hostiles de premier plan tels que l’Iran, la Syrie ou encore le mouvement Chiite Libanais du Hezbollah affilié à Téhéran? Tout porte à le croire.
Depuis le début du conflit, l’état-major de Tsahal affiche une posture rassurante quant à l’ouverture de plusieurs fronts tant au nord qu’au sud de son territoire. Mais que valent réellement ces armées déterminées à abréger l’existence de l’état Sioniste au Proche-Orient?
En première ligne, l’Iran. Officiellement, les forces Iraniennes sont estimées à 755.000 hommes dont plus de 400.000 issus des rangs de l’Artesh, l’armée régulière et plus de 313.000 composant les troupes des ‘’Gardiens de la révolution’’. 17ème puissance militaire mondiale d’un cran au-dessus de l’armée Israélienne, 18ème, l’armée Iranienne constitue pour l’état Hébreu la première menace existentielle réelle dans la région du Moyen-Orient.
D’autant plus que l’Iran abrite d’importants complexes de fabrication de missiles et de blindés appartenant parfois à des puissances alliées telles que la Chine ou la Corée du Nord. A cette force impressionnante, il faut adjoindre le Hezbollah, le mouvement Chiite Libanais foncièrement antisioniste qui 41 ans après sa création en 1982, est actuellement la principale force militaire au Liban devant l’armée régulière.
Selon son chef, Hassan Nasrallah, cet appendice de Téhéran dans la région, comptait 100.000 combattants en 2021. Certes, ces chiffres sont largement mis en doute par des experts internationaux. Ce qui n’édulcore pas pour autant le caractère dissuasif du mouvement sur le plan militaire.
Dans un pays économiquement déboîté comme le Liban où l’inflation franchissait en Février 2023, la barre des 190% avec une dette publique qui atteignait 280% du PIB en 2022, le risque de représailles de Tsahal en cas d’agression du Hezbollah pourrait entraîner des conséquences incalculables, voire désastreuses pour une économie déjà languissante.
Quant au Hamas, il enregistrerait en son sein entre 30.000 et 40.000 combattants. En quelques jours, le Proche-Orient s’est transformé en une bombe à retardement prête à exploser à tout moment et dans des proportions hautement imprévisibles. Fort mais isolé au milieu de voisins profondément hostiles, Israël peut compter sur le soutien infaillible de son allié Américain. Washington stationne actuellement deux navires de guerre parmi les plus puissants au monde dans l’optique affichée de dissuader les potentiels ennemis de Sion.
Jérusalem sait aussi pouvoir s’appuyer sur le soutien de puissances Européennes dont la France et la Grande-Bretagne qui reconnaissent pleinement à Israël le droit de se défendre. Dans cette équation aux multiples inconnues, tout indique que la situation pourrait prendre un tournant irréversible de façon imminente.
Près de deux semaines après le début de leur mobilisation, les soldats Israéliens pourraient incessamment être engagés dans une opération terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza si l’on s’en tient aux propos du ministre Israélien de la défense, Yoav Gallant rapportés en début de soirée ce Jeudi 19 Octobre dans un bulletin d’informations de France 24, au cours d’une visite auprès des troupes placées en alerte près de la frontière avec Gaza. Israël attendra-t-il de régler définitivement la question des otages avant d’amorcer son offensive terrestre?
Sur ce dossier, le gouvernement de crise formé en Israël au lendemain des événements du 07 Octobre, marche sur des braises.