Le ministère de l’Intérieur du gouvernement du Hamas affirme que de nombreux déplacés s’abritant dans l’enceinte d’une église à Gaza avaient été tués et d’autres blessés dans un raid israélien. L’armée israélienne reconnaît avoir fait des tirs dans le secteur. La situation se tend aussi à la frontière libano-israélienne ainsi qu’en Cisjordanie.
L’armée israélienne reconnaît une frappe à proximité de l’église grecque orthodoxe de Saint-Porphyre à Gaza, explique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Et aussi le fait qu’une des parois de l’église aurait été endommagée. L’armée israélienne vérifie les informations selon lesquelles cette frappe aurait fait de nombreuses victimes.
Parallèlement, la situation est toujours très tendue à la frontière israélo-libanaise, et Israël évacue l’une des principales villes du secteur. Pas moins de 30 roquettes ont été tirées jeudi sur Israël à partir du sud-Liban, sans faire de victime. Le tir de cette salve a été revendiqué par le Hamas. Le Hezbollah, de son côté, poursuit les tirs de roquettes anti-char sur des cibles civiles et militaires du côté israélien de la frontière.
Et ce vendredi matin, la défense civile ordonne l’évacuation de la localité de Kyriat Shmona en Haute-Galilée, proche de la frontière. En tout, 24 000 habitants seront relogés dans des hôtels plus au sud.
On parle aussi de l’élargissement du conflit. Un destroyer américain a intercepté plusieurs missiles en mer Rouge. Ils auraient été tirés par les Houthis au Yémen, et selon le Pentagone, ils se dirigeaient vers Israël.
Le nombre d’arrestations de Palestiniens explose
Il y aussi cette intensification de la violence en Cisjordanie : un raid dans le camp de réfugiés de Tulkarem, un autre dans le camp de réfugiés de Nour Shams qui a fait treize morts, des attaques de colons qui augmentent en flèche et les arrestations de Palestiniens qui explosent : 120 Palestiniens ont été arrêtés lors de raids en Cisjordanie. En tout, l’armée israélienne a procédé à 870 arrestations depuis le début de la guerre, selon le Comité pour les affaires des prisonniers palestiniens.
C’est la plus importante vague d’arrestations de Palestiniens en Cisjordanie depuis des années, rappelle Alice Froussard, envoyée spéciale de Radio France. Des détentions arbitraires, estime Ismaïl, un jeune du camp de réfugiés de Jénine : « Les Palestiniens sont arrêtés pendant la nuit. Il y a quelques jours, quand je dormais, l’armée israélienne est arrivée et ils ont arrêté un jeune. Il avait posté quelque chose sur les réseaux sociaux. »
Des arrestations qui ne sont pas nouvelles. Participer à une manifestation, poster des vidéos sur les réseaux sociaux ou afficher son opinion politique est un motif suffisant, continue-t-il. « Et s’ils n’arrivent pas à arrêter la personne qu’ils cherchent, ils peuvent arrêter son frère. Ils peuvent arrêter votre père, votre fils, ou n’importe qui serait affilié. »
Depuis le début de la guerre, des dirigeants du Hamas ou du Jihad islamique palestinien ont été arrêtés, mais aussi des journalistes, des jeunes, d’anciens prisonniers ou parlementaires, des enseignants, nous explique Hamze, un autre jeune de Jénine. « L’un d’eux était mon professeur, il nous enseignait la religion au lycée. À chaque fois que quelque chose se passe à Gaza ou en Cisjordanie en général, il se fait arrêter. C’est sûrement la 25ᵉ fois qu’on l’arrête. »
Une campagne d’arrestations qui ne se limite pas qu’à la Cisjordanie : les Palestiniens citoyens d’Israël, ceux de Jérusalem ou les travailleurs de Gaza sont aussi visés.
« RFI »