Le ministre de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi, Pape Malick Ndour, a appelé, vendredi, à Dakar, ses compatriotes jeunes à « plus de conscience et de responsabilité face à la recrudescence du phénomène de l’émigration irrégulière », leur demandant de ne pas partir à l’aventure « avec indignité » et à préférer la migration circulaire à « celle irrégulière qui nous rabaisse et nous dévalue ».
M. Ndour, procédant au lancement officiel du programme Satomi Project pour l’émigration circulaire des jeunes sénégalais vers le Japon, il a lancé dans ce sens un appel vibrant aux jeunes sénégalais.
Il les a appelés « à plus de conscience et de responsabilité face à la recrudescence du phénomène de l’émigration irrégulière qui, ces derniers temps, prend des proportions inquiétantes avec son cortège de morts et de désolation ».
« La nation toute entière vous tend la main, ne la refusez pas. Prenez cette main tendue puisque c’est à vous seul qu’on la tend. N’abandonnez pas, n’abdiquez point et ne démissionnez jamais. Vous avez un grand rôle à jouer dans la construction de notre pays, alors ne le quittez pas. Engageons-nous à ne plus risquer notre vie dans l’océan, mobilisons-nous à ne plus affronter les montagnes du Nicaragua en quête d’un eldorado perdu d’avance », a-t-il dit, informe APS.
Il estime que « les perspectives sont reluisantes et les opportunités sont plus que jamais à notre portée », avec l’exploitation pétrolière et gazière en ligne de mire.
Selon lui, la première richesse d’un pays, c’est la jeunesse de sa population, « le monde entier nous l’envie, vous avez été bien formés, le monde l’a compris et c’est pourquoi il nous tend la main en nous facilitant l’accès sans en donner l’air, le Japon aujourd’hui a besoin de vous mais il est venu jusqu’à Dakar, […] pour vous parler et vous charmer puisqu’il sait qu’il peut tirer profit de la qualité de nos ressources humaines ».
Il fait ainsi allusion au programme Satomi Project, dont le but est d’encadrer, d’accompagner et de permettre aux jeunes diplômés d’intégrer le monde professionnel en leur permettant d’obtenir un travail au Japon à la fin de leur formation.
Le programme Satomi Project s’inscrit dans le cadre de l’émigration circulaire et concerne des domaines tels que l’informatique, l’hôtellerie, l’agro-alimentaire, le bâtiment, la transformation alimentaire, entre autres.
« Après le Japon, les États-Unis, l’Espagne, l’Europe, etc., viendront et discuteront avec nous. Alors si vous aimez bien voyager et que l’envie d’aider le monde vous tente, ne partez pas avec indignité mais restons ici avec fierté et préférons la migration circulaire et non celle irrégulière qui nous rabaisse et nous dévalue », a déclaré Pape Malick Ndour.
« C’est une question de dignité humaine et de croyance en soi, restons chez nous et construisons notre pays, à défaut attendons ici l’appel du monde, qui, vous le savez, a besoin de notre jeunesse, pour aller le construire », a-t-il insisté.
Près de cinq-cents jeunes ont soumis leurs dossiers pour seulement quatre-vingt places disponibles, a signalé le ministre de la Jeunesse, en demandant « à ceux qui n’auront pas la chance de faire partie de cette première cohorte, de faire preuve de patience et de rester confiants, car d’autres recrutements auront lieu bientôt et à cette occasion, ils pourront bénéficier d’un traitement préférentiel par rapport aux nouveaux candidats ».
De même a-t-il invité « les candidats qui auront le privilège d’être sélectionnés à faire montre de beaucoup d’engagement et de sérieux pour suivre avec assiduité les cours de langue, afin de se donner de réelles chances de passer avec succès le test de niveau en langue japonaise qui sera organisé au terme de la session d’apprentissage » et qui constitue « une condition à remplir absolument pour obtenir le visa et se rendre au Japon ».
D’après Pape Malick Ndour, l’entrée du programme Satomi Project dans sa phase opérationnelle « ouvre une nouvelle ère non seulement pour les jeunes bénéficiaires, mais aussi pour la coopération sénégalo-nippone à laquelle elle apporte sans doute une touche toute particulière ».