Ousmane Sonko, emprisonné depuis le mois de juillet 2023 et rayé des listes électorales, Pastef a besoin d’un leader qui reprenne le flambeau de la lutte. Et qui pourrait constituer une alternative, pour le scrutin présidentiel de février 2024, en cas d’empêchement du leader incarcéré. Dans ce sens, Guy Marius Sagna se détache.
L’information est tombée comme un coup de massue. La radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales semble indiquer que le chef de l’ex-Pastef voit ses chances de participer au prochain scrutin présidentiel être réduites à néant. En attendant que le maire de Ziguinchor règle ses démêlés judiciaires, le landerneau politique est en ébullition et chaque camp travaille à asseoir son leadership. Si la question de la succession du maire de Ziguinchor est taboue dans les rangs patriotes, les différentes instances du parti aujourd’hui dissoutes se disent toujours en ordre de bataille à l’approche du démarrage (27 septembre) de la collecte des parrainages. L’ex-parti Pastef va-t-il se lancer dans la quête d’une alternative à Sonko ?
En tout cas, le ballon de sonde a été lancé par le vice-président Diallo Diop, chargé du panafricanisme et des questions mémorielles du Pastef. Selon le secrétaire général du RND, le Pastef, qui a été dissous le 31 juillet 2023, aura bien son candidat pour la Présidentielle de 2024. ‘’Pastef aura un candidat à la Présidentielle’’, avait-il déclaré.
Aujourd’hui, le parti a besoin de lieutenants qui mènent les troupes. Sur ce chantier, Guy Marius Sagna, député Pastef se détache. Sa tournée en Europe a été un succès populaire. Or, les autres responsables, Birame Soulèye Diop et Bassirou Diomaye Faye, semblent souffrir d’un déficit d’image (pour le premier) ou demeurent dans les geôles de régime de Macky Sall, pour le dernier nommé.
Le ‘’député du peuple’’ face aux défis du jeu des alliances politiques et des compromis
Sur le plateau de France 24, le député n’a pas dérogé à la ligne du parti, annonçant qu’Ousmane Sonko demeure l’unique candidat du parti et qu’un plan B n’est pas encore à l’étude auprès de ses sympathisants et militants.
Toutefois, selon plusieurs observateurs, l’activiste pourrait constituer une alternative crédible pour succéder à Ousmane Sonko comme potentiel candidat, à défaut d’incarner le leadership de la formation politique. Le nouveau député du peuple s’est illustré par son intransigeance et sa perspicacité dans les débats au sein de l’hémicycle.
Guy Marius Sagna, qui fait ses gammes au sein du mouvement Frapp/France dégage, s’est forgé une carapace de lutteur infatigable et est doté d’une importante capacité oratoire capable de galvaniser les foules. Ce travailleur social se veut un chevalier blanc et entend lutter contre toute forme d’injustice autour de différents combats qui lui tiennent à cœur : défense des droits civiques, des salariés, des étudiants, des villageois, de l’environnement…
Guy Marius Sagna, ex-militant du Rassemblement des travailleurs africains – Sénégal (RTA-S) a fait de la lutte pour les droits de ses concitoyens son cheval de bataille. Une candidature de l’ex-Pastef porté par Guy Marius Sagna aura aussi l’avantage de ne pas souffrir d’un déficit d’image et de bénéficier d’une certaine notoriété. Guy Marius Sagna, qui est l’une des figures de proue de l’antisystème et dans la lutte contre la corruption pourrait apparaître comme un candidat rassembleur au-delà de Pastef.
Cet assistant social, qui se définit comme panafricaniste, n’hésite pas à donner de sa personne pour lutter contre toute forme d’injustice sociale et pour la défense des opprimés.
Par contre, sa rigidité et ses positions radicales sur un certain nombre de questions peuvent s’avérer comme un obstacle. L’ex-Pastef est membre de YAW qui est aussi composée par un enchevêtrement de diverses forces politiques dont il faut ménager les intérêts et les susceptibilités. De ce fait, son caractère irréductible et inflexible pourrait s’avérer préjudiciable pour faire l’unanimité autour d’une candidature de Guy Marius Sagna.
Son passé d’activiste peut aussi nuire à sa candidature en suscitant l’hostilité du patronat et des milieux d’affaires étrangers qui n’ont pas oublié ses positions anti-françaises et contre le franc CFA.