Il y a de cela quelques lustres que je suis les sorties et interventions médiatiques du Khalife Général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Cet homme de Dieu, d’une envergure exceptionnelle, ne varie jamais dans ses fortes convictions, celles d’être au service exclusif de l’islam, avec comme base fondamentale, le Mouridisme. Ce petit fils de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme, se déploie sans discontinuer pour la défense et l’illustration de la ville sainte de Touba, qui abrite le mausolée du vénéré guide Khadimoul Moustafa et ceux de ses successeurs rappelés à Dieu. La particularité de Serigne Mountakha, c’est de n’être pas seulement le gardien du temple, mais l’artisan majeur du rapprochement de tous les musulmans du Sénégal, quelle que soit leur obédience.
Disponible, généreux et poreux à tous les souffles de progrès, Serigne Mountakha dirige son Khalifat avec un dévouement, une intelligence et une disponibilité jamais égalés. L’embellissement et l’agrandissement de la ville sainte, sont pour lui une préoccupation majeure. C’est ainsi qu’en un laps de temps, Touba a connu un Développement vertigineux au point que dans certains domaines, il dame le pion à la capitale. Son qualificatif de ville sainte découle de la volonté inébranlable de l’autorité religieuse d’y interdire avec fermeté, tous comportements qui jurent d’avec les préceptes islamiques. Dans le cadre que voilà, Touba s’illustre comme un îlot où l’on cultive la discipline, le respect des règles de convivialité et l’adhésion sans réserve aux règles qui gouvernent le terroir.
Il faut saluer la grande implication du khalife dans le règlement des conflits sociopolitiques du pays, ce qui d’une certaine manière, renforce indéniablement son audience et sa crédibilité. Qu’il s’agisse des inondations, des événements douloureux du mois de mars 2021, il s’est investi de la plus belle des manières tant sur le plan moral, que matériel. Plus récemment encore, il a fait un don financier impressionnant au profit de la construction de la grande mosquée de Tivaouane, que tous les musulmans ont apprécié à sa juste valeur. Des actes de bienfaisance comme celui-ci, Serigne Mountakha a l’habitude de s’en acquitter sans rien n’attendre en contrepartie. Son élégance spirituelle, sa générosité de cœur et d’esprit et sa vocation de servir l’islam en toute circonstance, font de lui un grand continuateur de l’œuvre de Khadimal Moustapha.
En mission au Gabon, il y a quelques années de cela, je me suis résolu à aller à Lambaréné pour visiter le lieu de détention de Serigne Touba vers les années 1895 . Cette localité distante de Libreville, la capitale gabonaise, de 238km, était très difficile d’accès à l’époque. Il fallait traverser des forêts extrêmement denses avant le lieu de détention du marabout. Arrivé sur les lieux, je fus sidéré par l’aspect lugubre du lieu, où la faune rivalisait d’intensité avec la flore. Je n’ai pu retenir mes larmes tant l’endroit était menaçant. Confronté avec un tel environnement où le danger rôdait de partout, je conclue alors que tout homme autre que Serigne Touba y aurait laissé la vie. Les habitants de Lambaréné ont confirmé cela, d’autant qu’à l’époque, à certaines heures de la journée, personne n’osait mettre le nez dehors. Mais avec l’aide de Dieu et l’assistance et la présence permanente du Prophète Mouhammad (psl), Cheikh Ahmed Bamba a livré victorieusement plusieurs combats mystiques contre ses ennemis. Il fut transféré dans la nature fortement sauvage de Mayombe, mais là aussi, il déjoua tous les pièges et subterfuges au grand étonnement de ses pourfendeurs.
Voyant qu’ils ne pouvaient rien contre le cheikh, ils le retournèrent au Sénégal, tout en continuant à l’opprimer dans le seul but de vouloir le déstabiliser moralement. Toutes leurs mesquines tentatives furent vaines, d’autant que chaque jour la popularité de Bamba allait crescendo. Il fut rappelé à Dieu en 1927, après avoir rempli sa mission sur terre, laissant derrière lui un legs de foi, de sagesse et d’humanisme éprouvé.
Serigne Mountakha, à l’image de ses devanciers, est entrain de donner un nouveau souffle au mouridisme, en universalisant sa doctrine.
Plaise à dieu qu’il vive le plus longtemps possible et qu’il obtienne par la grâce de son vénéré grand-père, tous les moyens dont il a besoin pour réaliser ses nobles ambitions pour l’islam et le sanctuaire de Touba.
Ce qui facilite indéniablement sa tâche, c’est la discipline des adeptes, leur obéissance des ordres venant de la haute hiérarchie, leur capacité de mobilisation et de travail et leur ancrage indéfectible dans les valeurs que prône la confrérie ; ce constat explique, on ne peut mieux, l’énorme poids économique qu’ils représentent et leur implication dans tous les secteurs d’activité de la vie nationale.
Serigne Mountakha est à la base de la construction à Touba d’un des plus grands hôpitaux du pays et de l’édification d’une université pluridisciplinaire de plusieurs milliards de francs C.F.A, qui est en voie d’achèvement. Avec l’aide et l’appui du gouvernement, la modernisation de la cité va à grands pas et la population s’accroît d’année en année.
Récemment à Dakar, le Khalife a procédé à l’inauguration d’une des plus gigantesques mosquées d’Afrique, avec une architecture qui la range parmi les merveilles de notre temps.
Un pays ne peut se développer que par l’implication et l’engagement de ses filles et fils. En cela, Touba offre un exemple à méditer et ce grâce aux ambitions et initiatives heureuses de celui qui par la volonté de Dieu, veille triomphalement sur le fabuleux héritage de Bamba, le glorieux.