La conférence de presse projetée hier, mercredi 9 août 2023, par les députés du Groupe parlementaire Yewwi Askan Wi au siège du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) a été finalement annulée, du fait de la présence des Gendarmes qui ont barricadé l’entrée de ce lieu. Cette restriction de cette activité politique relance le débat sur la démarche «singulière» du régime en place qui semble s’inscrire dans une logique visant à casser la dynamique unitaire de l’opposition dite radicale, en perspective de la présidentielle du 25 février 2024.
Le régime en place cherche-t-il à casser la dynamique unitaire de l’opposition dite radicale, en perspective de la présidentielle du 25 février 2024 ? Cette interrogation a tout son sens au regard des mesures de restriction imposées, depuis quelques temps, aux responsables de la Plateforme des Forces vives contre le 3ème mandat (F24) et de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). En effet, depuis l’interpellation du leader de Pastef sur le chemin de son retour de retour à Dakar, le 28 mai dernier à Kaffrine, les demandes de manifestations des responsables de ces deux organisations de l’opposition dans la capitale sont systématiquement refusées, non plus par l’autorité préfectorale, mais désormais par le Gouverneur de Dakar. Aujourd’hui, en plus des restrictions de manifestations, le régime en place semble également chercher à imposer le silence aux responsables du F24 et de Yewwi Askan wi qui avaient refusé de participer au dernier dialogue politique, tenu du 9 au 22 juin dernier, sous l’égide de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, en les empêchant de tenir leurs conférences de presse.
La preuve, hier, mercredi 9 août, les députés du Groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, qui avaient convoqué une conférence de presse au siège du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur), ont été interdit d’accéder à l’intérieur du bâtiment par des Gendarmes déployés sur les lieux. Une semaine auparavant, c’étaient les leaders de cette coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) de faire les frais de ces restrictions imposées par le régime en place. Le 1er aout dernier, Habib Sy, président de la Conférence des leaders de Yewwi Askan Wi et ses camarades qui avaient donné rendez-vous à toute la presse au siège du Parti Républicain pour le Progrès (Prp) sis sur la VDN, se sont vu refuser l’accès de cette permanence par les Gendarmes qui ont barricadé la porter d’entrée.
Refusant ainsi toute confrontation, ils ont pris la direction du siège du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) qui se trouvait à quelques encablures. Seulement, arrivés sur place, ils ont été accueillis par le même dispositif sécuritaire, composé des Gendarmes qui les ont sommés de quitter les lieux.
Le samedi 24 juin dernier, les femmes et les jeunes de Yewwi Askan Wi ont été également interdits d’accéder au siège du Parti Républicain pour le Progrès (Prp) de Déthié Fall, pour y tenir leur conférence de presse par les Gendarmes qui ont barricadé l’entrée. Le 21 juillet dernier, le Préfet de Dakar a interdit le rassemblement des Forces vives du Sénégal (F24), projeté à la Place de la Nation, pour exiger une «élection libre, transparente et inclusive», le «respect des libertés publiques » et la « libération des détenus politiques».
LA SALLE BRUNO DIATTA DU PALAIS DE LA REPUBLIQUE, PERMANENCE BIS DE L’APR ET BBY
Parallèlement à ces restrictions imposées aux responsables de la Plateforme des Forces vives contre le 3ème mandat (F24) et de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw), le régime en place qui est aujourd’hui rattrapé par l’équation de la candidature, déroule ses rencontres sans anicroche. Depuis l’annonce de sa décision de s’en tenir aux deux mandats consécutifs fixés par la Constitution, le président Macky Sall ne reste pas une semaine sans tenir des rencontres de conciliations avec les responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr) mais aussi avec ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) dont la plupart ont lieu à la salle Bruno Diatta du Palais de la République, transformée en «permanence bis» de l’Apr et Bby.