Grâce aux importants moyens déployés par l’État du Sénégal pour la réalisation d’ouvrages dont l’objectif est d’anéantir les risques d’inondations, les populations de Keur Massar abordent la saison des pluies avec plus de sérénité. Mais, ce n’est pas une sérénité à toute épreuve, car la construction de ces ouvrages n’est pas encore totalement achevée.
Avec le phénomène des inondations, l’unité 11 des Parcelles Assainies de Keur Massar a été particulièrement touchée. Plusieurs quartiers ont été envahis par les eaux. Des familles ont même été obligées de quitter leurs maisons, complètement occupées par les eaux de pluie. Pour éradiquer ce fléau, qui a fini de dégrader le cadre de vie des populations, l’État du Sénégal, à travers des projets comme le Progep, a lancé la construction d’ouvrages dans plusieurs localités. Parmi ceux-ci, plusieurs bassins dont le rôle est de retenir une grande quantité d’eau. À l’unité 11 de Keur Massar, un assez grand bassin est en train d’être terminé. Sur les bords, des montagnes de sables issues des opérations ayant permis d’excaver le sol à l’aide de gros Caterpillars. Guidés par des pilotes, ces engins sont toujours à l’œuvre. En plus de creuser le sol, ils permettent de transporter des matériaux lourds. D’autres employés de la société Henan Chine s’emploient à construire un mur résistant avec l’aide de blocs de pierre blanche. Malgré le chaud soleil, ils n’ont quasiment pas de répit. « Nous travaillons du lundi au dimanche. Nous n’avons pas de jours de repos. Parfois, des personnes peuvent se plaindre de la lenteur des travaux mais, quand ils se rendront compte de l’efficacité, ils tiendront un autre discours », explique le chef des ouvriers. Selon lui, les travaux ne concernent pas seulement le bassin, il y aura des regards et un pavage.
Travaux exécutés à 80%
Actuellement, les canaux qui ont été installés permettent de drainer les eaux pluviales jusqu’à la mer. Si les travaux sont exécutés à 80%, selon notre interlocuteur, le soulagement est de mise au niveau de la population. Bamba Thiam, qui s’affaire dans son atelier métallique aluminium, a hâte que les travaux se terminent afin que les inondations soient un lointain souvenir. « Lors des pluies de l’année dernière, il y avait énormément d’eau qui avait pénétré dans les maisons. Nous étions en danger car on utilise de l’électricité dans notre travail. Nous avons subi d’importantes pertes financières car nous étions obligés de fermer durant un certain temps », se souvient le menuisier métallique. Il salue l’effort des ouvriers qui s’activent dans les chantiers. « Franchement, on loue leurs efforts. Il y a quelques mois de cela, on pataugeait dans les eaux pour sortir. C’était encore le cas à l’occasion du dernier ramadan », explique-t-il. Pourtant, il continue d’être inquiet car, les ouvrages ne sont pas encore achevés. « Les chantiers ne sont pas encore terminés. Il y a les regards et le pavage qui ne sont pas encore finis. En cas de fortes pluies, on craint d’être à nouveau inondés », dit-il.
Même décors de chantier à l’unité 12 de Keur Massar. Plusieurs Caterpillars sont à l’œuvre. À côté, un énorme cratère rempli à moitié d’eaux noirâtres. Le bassin est aussi entouré de plusieurs amas de sable. Il règne un calme plat dans les maisons situées aux alentours. Beaucoup d’occupants, ayant quitté leurs demeures qu’ils ont abandonnées à cause des flux d’eau issus des fortes pluies. Toutefois, certains ont commencé à regagner leurs domiciles à compte-goutte. L’utilité des travaux entrepris se fait sentir chez les habitants de l’unité 12.
« La situation était critique l’année dernière. Il y avait trop d’eaux. Certaines des maisons que vous voyez étaient inondées. À cause de cela, nous avons fermé notre atelier de couture durant 3 semaines », regrette Ibra (nom d’emprunt), qui déplore de grosses pertes. Mais, pour lui, l’optimisme est maintenant de mise car, des avancées significatives ont été notées grâce à la volonté de l’État de juguler définitivement le fléau des inondations.
Dégâts constatés
« Notre inquiétude a largement baissé. Avec ces travaux, on est en mesure d’espérer que les dégâts constatés l’année écoulée ne se répéteront pas », argue-t-il. Tout en remerciant le bon Dieu, il incite l’État à redoubler d’effort et à faire en sorte que les ouvrages soient livrés dans les meilleurs délais. À l’unité 16, non loin de l’arrêt de bus 54, les habitants ont aussi longtemps vécu les affres des inondations. Raison pour laquelle le plus grand bassin y a été aménagé. Pour réaliser cet ouvrage, plusieurs maisons ont été démolies et leurs propriétaires relogés ailleurs. Ici, un système de regards a été réalisé et le pavage est presque arrivé à terme. Âgé de plus de 70 ans, Ngouda Guèye, les dents endommagées par l’âge, assis devant sa maison, lit le coran. Il habite cet endroit depuis 20 ans. « Ici, plusieurs maisons ont été occupées par les fortes pluies. Plusieurs habitants se sont résolus à déménager », raconte-t-il. En plus du grand bassin, un canal très profond a été construit pour faciliter la récupération et le drainage des eaux. Un canal protégé par un pavage presque arrivé à terme. « Actuellement, nous dormons sur nos deux oreilles grâce aux réalisations qui ont été faites », se félicite Ngouda. Toutefois, il sollicite une indemnisation pour certains dégâts causés par les constructions. Le matériel lourd utilisé pour les excavations, ayant causé des fissures et autres dégradations dans certaines maisons