Dans le cadre de l’amélioration de la qualité du service public de l’électricité au Sénégal, l’Etat est en train de consentir beaucoup d’efforts. Mais à cause de la recrudescence des agressions sur les ouvrages électriques, ces investissements risquent d’être anéantis. Celles notées sur «les câbles de la Senelec ont des conséquences sur les indicateurs de performance, particulièrement sur l’énergie non distribuée, la fréquence des coupures, la durée des coupures, ainsi que le nombre de défauts.
A titre d’exemple, nos statistiques à Dakar montrent qu’en 2022, nous avons enregistré 547 coupures sur les tronçons de câbles de 30 000 volts, une énergie non distribuée de 611 Mw/h, soit environ 830 millions de francs Cfa de pertes. Rien que pour le premier trimestre de 2023, nous avons enregistré 239 coupures sur les tronçons de câbles 30 000 volts, correspondant à une énergie non distribuée de 288 Mw/h, soit environ 405 millions de francs Cfa de pertes. Et ces défauts représentent aujourd’hui 25% des défauts permanents sur le réseau de la Senelec», a indiqué hier le Directeur général de la Senelec, lors d’un atelier sur les agressions des câbles électriques sous la présidence du Gouverneur de Dakar, Al Hassane Sall.
Avec l’appui de cette autorité administrative, Papa Mademba Bitèye et ses équipes ont ainsi décidé de lancer un programme de sensibilisation, afin de freiner le phénomène qui pèse «lourd sur l’exploitation de la société d’électricité, mais également sur la sécurité des biens et des personnes, et n’épargne non plus le portefeuille de la ménagère. Bref, toute l’économie nationale est touchée.
Sans compter le risque d’électrocution ou d’électrisation de l’agent ou simplement des Sénégalais qui sont aux alentours».
Pour faire face à ces préjudices matériels et financiers, M. Bitèye juge nécessaire de jeter la lumière sur les stratégies à mettre en œuvre et de voir dans quelle mesure les activités des différentes entreprises peuvent se réaliser en toute sécurité, en limitant les impacts sur les ouvrages électriques.
Suite à une saisine de la Senelec, le Gouverneur a indiqué qu’il avait initié une correspondance adressée à l’ensemble des services de l’Etat qui interviennent directement sur la voie publique à travers des chantiers, des travaux initiés par l’Etat ou par quelques privés, pour attirer leur attention sur la question et leur demander dorénavant, avant d’engager des travaux sur la voie publique, de se rapprocher de la Senelec, afin que des dispositions soient prises pour éviter les agressions sur les câbles. Malgré tout, les agressions continuent.
Après les interventions des uns et des autres, des recommandations ont été ainsi formulées. Entre autres, la mise en place d’un cadre de concertation regroupant les points focaux des agences d’exécution de l’Etat, les différents concessionnaires et la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), une plateforme d’information, la définition d’un code de conduite pour l’exécution des travaux….
Pour des raisons de sécurité, le Gouverneur estime que la Senelec doit être informée de tout projet qui se ferait sur la voie publique. Il demande également aux entreprises d’acquérir des détecteurs de câble…
La Senelec a d’ailleurs promis d’en doter deux à la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos).
« Avec le Quotidien »