Faudrait-il le rappeler. Un organe de presse est capable de détruire comme de construire. De façon délibérée ou consciente, il peut engendrer le meilleur comme le pire pour faire basculer la vie d’une nation. Depuis le génocide Rwandais de 1994, on parle beaucoup du rôle la radio des mille collines dans le massacre inter ethnique qui a suivi. On a vu des femmes et hommes d’une même nation s’entretuer: la pire des choses qui peut arriver!
Lors des émeutes du 01 juin 2023 au Sénégal, émeutes dont la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison serait l’élément déclencheur, la Télévision Walf s’est fait distinguer de la plus infâme des manières. Et pour cause ! Elle a cru devoir diffuser des images rébarbatives de pillage et de destruction de biens d’autrui par des malfaiteurs enragés qui avaient des préoccupations plutôt subversives que politiques.
La ligne éditoriale d’un média n’est que le reflet de la nature de ses dirigeants. La suite des événements aura mis à nu le caractère de la partisanerie abjecte et opportuniste du directeur général de l’organe de presse en question qui a joué au predigistateur pour désigner le leader de Pastef comme futur président du Sénégal. Les faits sont éloquents: la vérité est que l’objectif principal de Walf Tv se trouve beaucoup plus dans ce qu’il a tu jusqu’ici que ce qu’elle voulu faire croire à l’opinion.
Mesurant la gravité d’un tel état de fait qui a consisté pour Walf Tv à se délecter d’images funestes de feu et de sang pour satisfaire son penchant trop marqué pour le sadique et le sensationnel, le ministre de la communication a pris sur lui la responsabilité de faire couper le signal de cette télévision. L’Affaire continue de faire grand bruit et chacun y va de son commentaire selon son camp ou son d’appartenance politique. Ce qui contribue bien entendu à biaiser le débat pour lui imprimer une forte dose de subjectivité et de mauvaise foi.
La question qu’on ne saurait occulter dans cette affaire qui taraude bien des esprits, est la suivante: Pourquoi le Président du CNRA ne s’est pas prononcé sur cette affaire en sa qualité de premier responsable? Par devoir de vérité ou ne serait ce que pour la postérité, l’on est en droit de savoir pourquoi l, à sa place, le ministre de la communication lui-même a cru devoir prendre les devants pour prendre la décision la plus appropriée. A moins de n’avoir été aux commandes du CNRA que pour l’embellissement de la galerie ou de la boulimie d’une sinécure, Babacar Diagne doit prendre les responsabilités qui sont les siennes pour la claquer.
Il urge qu’il adopte les deux principales postures qui s’offrent à lui: fustiger la décision de son ministre pour l’illégalité qui l’aurait marquée ou l’approuver à haute et intelligible voix pour que nul n’en ignore. Après le constat de sa carence et de son refus de prendre au téléphone le Ministre de la communication , le silence assourdissant de Babacar Diagne ne saurait perdurer ni prospérer. Son attitude qui a les allures d’une haute trahison de l’Etat devrait le contraindre à la démission s’il lui reste encore bien entendu un tant soit peu de dignité.
IBOU NGOM
JOURNALISTE-COMMUNICANT