Lorsque le Fonds monétaire international (FMI) donne de l’argent dans des pays comme les nôtres, il faut toujours s’inquiéter. En effet, cet argent loin d’être un financement pour accélérer la marche de nos pays vers un meilleur être des populations, il est essentiellement pour créer les conditions favorables pour un remboursement sans accrocs de la dette qui est son obsession.
Sa contrepartie est toujours catastrophique pour les ménages.
L’obsession de cette institution internationale étant comment supprimer les subventions sur les denrées et biens de consommation courante comme le gaz, l’électricité, etc.
Le goorgoorlou, Sénégalais lambda, asphyxié, peinant à rassembler quotidiennement de quoi procurer à sa famille un repas par jour est la cible principale du FMI.
Cette institution ne s’attaque jamais aux délinquants en col blanc, à la pléthore d’agences et de directions générales, à la multitude de ministres conseillers inutiles qui peuplent le Palais de la République, au nombre de ministres incompétents, aux tournées politico-économiques coûteuses et festives, à l’établissement de procédures transparentes et dématérialisées, etc.
Le FMI n’a lancé depuis les indépendances aucun plan Marshall pour un seul pays africain.
Il est le gendarme qui freine des quatre fers toute velléité de nos pays de sortir du corset étouffant et paralysant de la dépendance économique honteuse et ruineuse pour les ménages de plus en plus pauvres.
Le FMI travaille à ralentir notre rythme d’amélioration des conditions de vie de nos populations, de création des conditions intellectuelles favorables à l’émancipation économique de nos pays, au ralentissement de la constitution d‘une masse critique de capital humain scientifique, technique et managerial seul capable d’avoir un leadership économique compétent pour sortir le pays du ronronnement économique permanent.
Avons-nous fait le compte des centaines, des milliers de milliards annoncés à grand renfort de communication, de publicité et de discours dans les salles étroites du ministère des finances?
Partant de deux fois le PIB par tête d’habitant de la Corée du Sud en 1960, tout ce mauvais argent mal intentionné a conduit le Sénégal à avoir comme formidable résultat le vingtième du PIB par tête d’habitant de la Corée du Sud en 2021.
J’ai failli dire tout cela pour rien!
En fait, tous ces milliards pour nous enfoncer plus, pour nous enchaîner davantage.
Le FMI n’est pas un bon compagnon pour l’émancipation économique des pays africains. Il est l’accompagnateur des adeptes de la résilience économique, de ceux dont leur stratégie est la survie économique et la pommade sur la pauvreté de plus en plus répandue sur nos populations.
Le FMI est en Afrique, le porte béquille des régimes qui s’enfoncent dans la corruption, incapables d’avoir des finances publiques saines.
Quand est-ce le FMI se muera en une vraie institution de financement du développement ?
Ce ne sera pas pour demain en Afrique.
En Afrique, pour la majorité de la population africaine pauvre, pour la jeunesse africaine sans espoir d’emploi, le FMI n’est que l’acronyme du Fonds mondial pour l’Impuissance de l’Afrique.
Lorsque les milliards du FMI pleuvent, c’est le signal que les larmes des goorgoorlou ne sont pas prêts à sécher.
Rangooñu baadoolo ñoy siim cere buur, dit un adage bien de chez nous !
* Mary Teuw Niane