La crise au Soudan affecte les compagnies aériennes desservant ou survolant la région en créant des coûts supplémentaires. La RDC voisine devient plus sollicitée que d’habitude, alors que le Soudan du Sud continue à perdre des recettes du fait de craintes sécuritaires.
La quasi-totalité des compagnies aériennes qui survolent l’Afrique continuent de se montrer prudentes avec les cieux des deux Soudan, malgré les assurances données par les autorités Sud-soudanaises sur la sécurité de leur espace aérien.
Sur Flight Radar, on peut noter que des transporteurs comme Emirates, Ethiopian Airlines, Qatar Airways ou encore Saudia Airlines, font désormais un large détour. Sur les trajets de l’est vers l’ouest du continent, ils passent par la République Démocratique du Congo dont l’espace aérien est désormais plus sollicité que d’habitude.
Passer au-dessus du Soudan du Sud permettrait pourtant d’éviter ce grand détour. Les autorités de ce pays ont tenu à rassurer par rapport à l’aspect sécuritaire. Selon des sources médiatiques concordantes, Deng Dau Deng Malek, adjoint au ministre sud-soudanais des Affaires étrangères a invité les compagnies à utiliser les espaces sûrs de son territoire.
Les enjeux sont divers. Pour les Etats, l’utilisation de leur espace aérien est une source de revenus pour les administrations en charge de l’aviation civile. Pour les compagnies aériennes, les trajets les plus courts possibles leur permettent d’être plus efficientes et de réduire leurs coûts (carburant, droits de passage aérien).
Pour certains transporteurs, la situation n’est pas une nouveauté. Lorsque le Qatar avait été sanctionné d’un blocus aérien par ses voisins du golfe arabe, la compagnie nationale de l’émirat (Qatar Airways) avait fait état de surcoûts d’exploitation causés par la redirection de ses vols partant de l’ouest de l’Afrique ou s’y rendant, vers des espaces aériens plus accessibles et plus sûrs.
La RDC est en position de bénéficier de la situation si la crise soudanaise et ses implications pour les compagnies ne sont pas résolues. Le pays d’Afrique centrale multiplie les efforts pour améliorer son secteur aérien, et l’aviation civile du pays devrait pouvoir générer des revenus supplémentaires.
Mais le coût réel de cette situation reste attendu, entre les heures de voyage supplémentaires et des délais de route légèrement plus long pour les transporteurs aériens.