Le locataire du Kremlin a assuré que les pays africains n’ont reçu que 3% des volumes de céréales exportés depuis les ports ukrainiens, alors que des « pays rassasiés de l’Europe » en ont obtenu 45%.
Le président russe, Vladimir Poutine (photo), a promis, lundi 20 mars, de livrer « gratuitement » des céréales à l’Afrique si l’accord sur les exportations ukrainiennes n’était pas reconduit dans deux mois.
« Si nous décidons de ne pas prolonger cet accord sur les exportations [des céréales ukrainiennes] dans 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer depuis la Russie gratuitement tout le volume qui était destiné ces derniers temps aux pays les plus nécessiteux d’Afrique », a-t-il déclaré lors d’un discours à la conférence parlementaire Russie-Afrique à Moscou.
« La Russie remplit consciencieusement toutes ses obligations dans l’approvisionnement en nourriture, engrais, carburant et autres produits critiques pour les Etats du continent, contribuant ainsi à assurer leur sécurité alimentaire et énergétique », a ajouté M. Poutine, indiquant que son pays « a toujours accordé et continuera d’accorder la priorité à la coopération avec les Etats africains ».
Ces déclarations interviennent deux jours après l’extension de l’accord sur les exportations ukrainiennes pour deux mois supplémentaires.
Le locataire du Kremlin a également indiqué, dans son discours, que Moscou « décidera de sa participation future » à l’accord céréalier, qui a été prolongé jusqu’au 18 mai, uniquement si « une mise en œuvre juste et complète » de celui-ci est « assurée ».
Il a précisé dans ce cadre que les pays africains « n’ont reçu que 3% des volumes de céréales exportés depuis les ports ukrainiens » alors que des pays « rassasiés de l’Europe en ont obtenu 45% ».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov avait conditionné la prolongation de l’accord en mai prochain à « la reconnexion de la banque russe Rosselkhozbank au système de paiement international Swift, l’abolition des restrictions sur l’assurance et la réassurance des navires et le déblocage des avoirs étrangers et les comptes des entreprises russes associés à la production et au transport de denrées alimentaires et d’engrais ».