Les autorités de transition maliennes ont annoncé vendredi le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, tout en assurant qu’elles respecteraient leurs engagements quant à un retour des civils à la tête du pays en 2024.
Au Mali, les militaires au pouvoir accumulent les retards, tant dans l’organisation du référendum que dans la rédaction du projet de constitution. Ce vendredi 10 mars, les autorités de transition ont annoncé le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars.
Ce référendum est une étape importante vers les élections, prévues en 2024, sensées entériner le retour des civils au pouvoir. Les dirigeants maliens ont néanmoins assuré qu’ils respecteraient leurs engagements en ce sens. « La date du référendum prévu le 19 mars 2023 (…) connaîtra un léger report », a déclaré dans un communiqué lu devant la presse le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement. Ce référendum est la première étape censée être validée par le vote sur la voie d’élections en février 2024 et d’un retour des civils au pouvoir.
Les autorités de transition justifient ce report par l’installation des représentations de l’organe de gestion des élections dans toutes les régions du pays et par la volonté de vulgariser le projet de nouvelle Constitution. « La nouvelle date du référendum sera fixée, après concertation avec l’autorité indépendante de gestion des élections et l’ensemble des acteurs du processus électoral », ajoute le communiqué.
Des imams rejettent le maintien de la laïcité
Alors que le référendum sur la nouvelle Constitution se prépare, la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique a appelé les fidèles à voter contre cette nouvelle constitution. Mardi 7 mars, ses représentants se sont opposés au maintien du principe de laïcité de l’État. Ils ont demandé“le retrait pur et simple du mot”laïcité du projet constitutionnel. Il lui préfère la formule“État multiconfessionnel”, indique Africa Radio.
Pour les imams, la laïcité“est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions”. Aussi, ils“exhortent solennellement tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de Constitution sous sa forme actuelle lors du référendum”.
Par contre le colonel Assimi Goïta, assure que“la laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle”. Il déclare également être attaché“à la forme républicaine et à la laïcité de l’État”.