L’ancien président centrafricain, François Bozizé, a quitté le Tchad, le vendredi 03 mars, pour la Guinée-Bissau, a indiqué hier lundi, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif.
« Je peux vous confirmer que l’ancien président de la Centrafrique, François Bozizé, a quitté le Tchad le 3 mars et se trouve depuis cette date à Bissau. Son départ du Tchad a été fait suite à un accord tripartite Angola, Tchad et République centrafricaine à Luanda le 17 février. Dans cet accord, les trois pays signataires ont estimé que sa présence au Tchad est gênante pour la Centrafrique voisine », a déclaré à AA Mahamat Saleh Annadif, joint par téléphone.
« L’ancien président de la Centrafrique François Bozizé a été transféré, vendredi 03 mars, de N’Djaména vers la Guinée Bissau », a également indiqué à Anadolu au téléphone, Moussa Pascal Sougui, secrétaire général du parti Conseil National de la Résistance pour la Démocratie au Tchad (CNRD).
L’exil de François Bozizé, 76 ans, en Guinée-Bissau, a été aussi confirmé par le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo.
« J’ai reçu ce jour l’ancien président de la Centrafrique, François Bozizé, pour des raisons humanitaires à la demande de la Communauté d’Afrique centrale », a déclaré dimanche 5 mars sur ses pages Facebook et Twitter, le président Embalo, également président en exercice de la CEDEAO (Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest).
La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un mouvement rebelle né en décembre 2020 dont Bozizé est à la tête, a souligné dans un communiqué, dimanche, que « pour le président François Bozizé, cet éloignement ne constitue pas un obstacle dans sa volonté de continuer le combat de la libération du peuple » centrafricain et que l’ancien président « considère que sa nouvelle position doit constituer un espoir pour les combattants de la liberté et de la démocratie ».
Il faut rappeler qu’après 10 ans passés au pouvoir, Bozizé est renversé par un coup d’Etat de la rébellion Séléka en mars 2013. Il fuit la RCA et s’installe en Ouganda où il passera près de 7 ans.
Alors qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités centrafricaines de Transition (2013-2016), il revient en RCA en décembre 2019 à la veille de la présidentielle. Sa candidature au scrutin est rejetée et il forme la CPC et annonce qu’il allait marcher sur Bangui. En décembre 2020, trois des principaux groupes armés en Centrafrique annoncent dans un communiqué leur fusion « dans une seule entité, désignée Coalition des patriotes pour le changement (CPC), placée sous commandement unifié ». Le gouvernement centrafricain accuse, dès lors, François Bozizé, de « tentative d’un coup d’Etat ».