Entre mercredi et samedi, la Rn2 s’était vidée des voitures de transport en commun. Mais après quatre jours de grève, certains chauffeurs ont repris le trafic quotidien entre Aeré Lao et Ourossogui, ouvrant la voie à d’autres défections. Des défections que les automobilistes expliquent par les charges familiales quotidiennes. Avec la suspension hier du mot d’ordre, la situation va sans doute revenir à la normale.
Ça fera une semaine de grève… Depuis mercredi, les Jakartamen et les conducteurs de «clando» se frottent les mains, en assurant à eux seuls le transport. Mais après 4 jours où ils ont dicté leur loi, les conducteurs de moto Jakarta ont vu certains chauffeurs grévistes se remettre progressivement sur les routes. Des défections qui ne sont pas du goût de leurs collègues, qui ne manquent pas de les menacer. Mais les «chauffeurs défaillants» font le bonheur des nombreux passagers qui peinaient à se déplacer depuis mercredi. Voyager à quel prix ? Car les chauffeurs, qui arguent que ce sont «les charges familiales quotidiennes qui les ont poussés à reprendre service», ne sont pas cléments avec les passagers. Et les prix ont doublé.
Des prix exorbitants et des passagers disposés à payer
Dimanche, un peu avant 11 heures, un minicar s’arrête à la gare routière de Thilogne. Les apprentis et coxeurs crient Ourossogui ! Ourossogui ! Alors qu’un grand groupe de passagers se ruaient sur la voiture, un apprenti s’écrie : «Que celui qui n’a pas 2000 francs pour Ourossogui ne touche à la peinture de la voiture.» Faisant semblant d’ignorer les passagers pour les localités moins éloignées, l’apprenti finit par imposer le prix du transport car il ajoutait 100 ou 200 francs sur chacun des prix homologués. Pour ceux qui doivent rallier la capitale économique de la région de Matam, il a fallu débourser 2000 francs au lieu de 900 ou 1000 francs en temps normal. Les trois coxeurs qui aidaient les apprentis ne cachaient pas leur joie de se partager la somme laissée par les apprentis.
A l’autre bout de la route, la seule voiture en destination de Galoya était assaillie par des voyageurs, eux aussi prêts à payer cher pour pouvoir se déplacer. Et les apprentis comme les chauffeurs ne s’imaginent même pas leur faire cadeau. Ces conducteurs, qui viennent d’arrêter la grève qui «commençait à durer», font face aux besoins familiaux. Soutiens ou chefs de famille pour la plupart, les chauffeurs qui ont retrouvé leur volant, expliquent : «On nourrit nos familles au jour le jour, alors faire une grève illimitée pour nous est impossible. Et ceux qui ont décrété ce mot d’ordre peuvent subvenir aux besoins de leurs familles pour une longue durée, mais chez nous c’est le contraire.» Le lundi, le nombre de voitures de transport en commun en circulation connait une petite hausse, mais le prix du transport reste encore salé chez les nombreux passagers qui s’entassent dans les véhicules.