À moins d’une semaine de la COP27 prévue du 07 au 18 Novembre 2022 à Sharm El Sheikh, en Égypte, le Global Center on Adaptation a réuni ce jeudi des leaders mondiaux pour discuter des résultats attendus de la COP27 et présenté les conclusions de son rapport phare « État et tendances de l’adaptation en Afrique 2022 » (STA22). Il est ressorti des différentes interventions la nécessité d’inscrire l’Afrique au cœur des urgences à la Cop27.
L’Afrique est au centre des débats en prélude à la Cop 27 de Sharm El Sheikh. Elle est le continent qui subit le plus les effets néfastes du changement climatique. Il est plus qu’urgent pour les pays développés de presser le pas pour permettre à l’Afrique de mieux s’adapter aux effets du changement climatique. Cela en mettant en pratique les décisions prises pour le financement de cette adaptation. C’est ce que sembler dire le rapport présenté par Dr Patrick Verkooijen, CEO Global Center on Adapatation.
Dans son intervention Dr Verkooijen a indiqué que : « L’Afrique est au centre de la tempête. L’Afrique le continent le plus exposé aux changements climatiques. L’Afrique est l’épicentre des changements climatiques. Nous devons nous concentrer sur les solutions. Le temps nous est compté pour les décisions et les adaptations à mettre en œuvre. L’adaptation n’est pas un choix mais une nécessité ».
Pour lui, l’adaptation est indispensable pour résoudre la crise alimentaire : le cout de l’action représente moins d’un dixième du cout de la vie en Afrique. Les solutions existent avec des solutions numériques ; les solutions doivent être décisives et rapides pour un passage à l’échelle. Avec beaucoup de plus de financements : « il faut des financements intelligents ; il y a un grand fossé qui existe ; en Afrique le budget pour l’adaptation est de 11 milliards de dollars seulement alors que les besoins sont estimés à 41 milliards de dollars ; plus de 97% de ce financement provient d’acteurs du public et seul 3% sont du privé alors. Les opportunités pour le secteur privés sont énormes. L’adaptation est un investissement rentable. Opportunité de création des emplois » explique-t-il.
C’est pourquoi, il estime que l’adaptation doit être une affaire de tous et non seulement des gouvernements : le secteur privé, les villes, les communautés doivent faire partie de la solution. Un sondage auprès des PME a montré que 60% ont vu une diminution de leurs activités.
Avant de plaider pour les communautés, qui « doivent être au centre des solutions. 79 des villes qui grandissent le plus rapidement au monde sont en Afrique mais les infrastructures ne suivent pas. Les premières étapes du financement à l’adaptation : entreprenariat des jeunes. Si COP27 doit réussir, il faut s’assurer que le financement pour l’adaptation aille sur l’Afrique ».
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’attende. L’adaptation doit commencer et mise à l’échelle. Il faut transformer les résultats et nous devons faire de la COP27 une réalité pour l’Afrique et le monde et nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer » soutient-il.
PRÉSIDENT ADESINA DE LA BAD : « 41 MILLIARDS DE DOLLARS DISPONIBLES PAR AN POUR NOUS ADAPTER. LA BAD A DÉJÀ MOBILISÉ LA MOITIÉ DE CES FONDS »
Pour le président Adesina de la BAD , « pour ce qui est de l’Afrique il est de notre responsabilité de lutter contre les changements climatiques. Le continent est le plus impacté par les changements climatiques. L’Afrique s’asphyxie à raison des changements climatiques c’est la raison pour laquelle il faut prendre la question bras le corps. Elle enregistre des pertes évaluent à 15 millions de dollars par ans. L’Afrique a besoin d’action concrète et un appui de 1,6 trilliards de dollars. Ce qui nécessite 1 à 10 milliards de dollars de fonds nécessaire. »
Avant de poursuivre, « il est du ressort des pays en développement de contribuer à l’alimentation de ces fonds. 10 milliards par an pour atteindre les 100 milliards nécessaires pour l’adaptation. Pour l’instant, il y a juste 41 milliards de dollars disponibles par an pour nous adapter. La BAD a déjà mobilisé la moitié de ces fonds et nous convions le reste du monde autour de cette table-ronde pour le reste. A la COP27, Il faut continuer à aller de l’avant pour passer aux actions et s’adapter aux changements, climatiques. Il faut étendre le point d’accélération.
Pour rappel, lors de la COP26 à Glasgow l’année dernière, la communauté mondiale des donateurs a promis de doubler le financement de l’adaptation, qui représente actuellement jusqu’à un quart des flux financiers liés au climat et destinés au monde en développement. La COP27 devrait permettre d’accomplir des progrès significatifs en matière de financement du climat, notamment en ce qui concerne le versement des 100 milliards de dollars par an promis pour aider les pays en développement.
Le rapport de cette année a révélé que le financement cumulé de l’adaptation jusqu’en 2030 représentera moins d’un quart des besoins estimés énoncés par les pays africains dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN). En 2019 et 2020, un montant estimé à 11,4 milliards de dollars a été engagé pour le financement de l’adaptation au climat en Afrique, plus 97 % des fonds provenant d’acteurs publics et moins de 3 % du secteur privé. C’est nettement moins que les 52,7 milliards de dollars annuels jusqu’en 2030 dont on estime que les pays africains auront besoin.
Afin d’augmenter le volume et l’efficacité des flux financiers d’adaptation vers l’Afrique au cours de la prochaine décennie, le rapport formule un certain nombre de recommandations : Les institutions financières doivent intégrer la résilience dans les investissements qu’elles réalisent. Les décideurs politiques et les autres parties prenantes doivent créer un environnement favorable aux investissements dans l’adaptation. L’innovation financière pour l’adaptation doit correspondre aux politiques et aux conditions du marché au niveau national.
« IGFM »