L’hydrogène vert comme source d’énergie, commence à gagner en importance sur le continent.
La Namibie a été, en 2021, le premier pays africain à annoncer un projet de grande ampleur dans ce domaine, avec des investissements estimés à près de 10 milliards de dollars et l’ambition de produire jusqu’à 2 gigawatts d’électricité.
En février 2022, l’Afrique du Sud qui fait face à une crise de l’énergie, a annoncé plusieurs projets d’hydrogène vert d’une valeur globale estimée à 17,9 milliards de dollars.
Selon les perspectives du marché, produites par l’Agence internationale de l’énergie, des pays comme le Maroc, la Mauritanie, ou encore l’Egypte sont, à divers niveaux, engagés dans des projets d’hydrogène vert.
Comptant pour environ 4% des gaz à effet de serre, le continent africain est celui qui pollue le moins, mais est contraint de se développer dans un contexte mondial de transition énergétique. Pour répondre à une demande en énergie toujours croissante, l’Afrique doit investir dans le renouvelable. Avec son hydrographie dense et encore peu exploitée (cas du fleuve Congo en RDC ou du bassin de la Sanaga au Cameroun), le continent a de quoi produire assez d’énergie pour servir de vastes marchés.
Au milieu de cette dualité, entre opportunités et menaces, le groupe de la Banque africaine de développement défend sa légitimité de pionnière dans la mobilisation des ressources financières nécessaires à l’accompagnement de l’Afrique vers l’utilisation d’énergies plus conformes aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. L’institution a déjà investi plus de 12 milliards de dollars dans le cadre de 260 projets d’énergies renouvelables sur le continent, et mobilisé un milliard de dollars à travers l’émission d’obligations vertes.
La question ne manquera pas de faire l’objet de nouveaux échanges entre les participants lors de la prochaine édition de l’Africa Investment Forum. La Banque africaine de développement a déjà signalé ses ambitions, et voudrait mobiliser entre 2020 et 2025, un total de 25 milliards de dollars au profit d’un continent qui, à ce jour, n’est parvenu à recevoir que 3% des ressources disponibles pour la finance climatique. Il sera aussi question de renforcer des cadres mis en place, comme celui visant à améliorer la contribution de l’Afrique aux engagements de Paris, ou encore d’accompagner les pays du continent dans le respect des standards en matière d’investissement sur les énergies vertes.
Mais au-delà de ces aspects de forme, il sera surtout question d’échanger sur les segments des projets à financer. Car le continent continue de souffrir d’une offre déjà insuffisante pour atteindre ses objectifs de développement économique.
Bien qu’intéressantes sur le plan technologique, les ambitions autour de l’hydrogène vert s’accompagnent d’un certain nombre de risques ou de préalables à gérer. Il faut déjà disposer de l’infrastructure énergétique adéquate pour commencer la production d’une telle source d’énergie. Une autre dimension à prendre en compte est celle de l’investissement dans les infrastructures de stockage et de sécurité. L’hydrogène, qu’il soit vert ou pas, est une source d’énergie instable et hautement inflammable, qui nécessite une technologie particulière et une bonne maitrise des processus de conservation. Et sur ces différents aspects, la Banque africaine de développement voit des opportunités accrues, notamment en termes de nouveaux emplois et d’investissements.
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