Le leader du mouvement «Guediawaye la bokk» s’estime plus légitime que n’importe quel autre leader de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu pour porter la candidature de l’opposition pour le Perchoir. Et il n’entend renoncer pour aucun motif, et surtout pas pour un strapontin de vice-président.
Par Mohamed GUEYE – Les investitures pour le Bureau de l’Assemblée nationale n’ont pas fini de faire désordre au sein de la coalition Yewwi askan wi (Yaw). A la suite de l’article publié hier dans le journal Le Quotidien, des personnes très proches du maire de Guédiawaye ont saisi la rédaction pour s’offusquer que la candidature de leur champion pour le Perchoir ait pu être jugée comme «une candidature de perturbation». Ces proches de l’édile de Guédiawaye expliquent que M. Aïdara a, contrairement à ce qui a été dit, l’intention d’aller jusqu’au bout.
Et pour prouver le sérieux de ladite candidature à la présidence de l’Assemblée, Ahmed Aïdara a l’intention de tenir un point de presse aujourd’hui ou demain, pour en informer l’opinion. Les membres de son cabinet indiquent que le point de presse a été repoussé à la demande expresse de Khalifa Ababacar Sall. Le leader de Taxawu a rencontré M. Aïdara pour l’implorer d’attendre la réunion des leaders de l’inter-coalition qui doit se tenir cette après-midi, et dont l’un des points de l’ordre du jour sera cette question de la candidature au Perchoir. Le maire de Guédiawaye s’est rangé aux arguments de son aîné, «par respect».
Et a accepté de reporter son annonce.
Mais report ne signifie nullement renonciation pour le député-maire de Guédiawaye. Ahmed Aïdara et ses partisans font valoir qu’il n’y a pas plus légitime que lui au sein de l’inter-coalition, pour occuper la présidence de l’Assemblée. Ils font remarquer que sur les 19 membres du Conseil des leaders, il est le seul à avoir été élu député, en plus de sa qualité de maire d’une grande agglomération. Ce qui lui donne une double légitimité, qu’aucune autre personne ne peut revendiquer ou contrebalancer au sein de l’inter-coalition. Il n’est donc pas, dans leur esprit, question d’une quelconque rétractation de candidature, ou encore moins, de se contenter d’un poste de vice-président.
Cette position n’est, pour les partisans de Aïdara, pas une posture de défi, mais plutôt, selon eux, une position de principe fidèle aux règles édictées au sein de la coalition Yewwi askan wi et réaffirmées dans l’inter-coalition Yaw-Wallu. Ils rappellent qu’il a toujours été réaffirmé, dans la distribution des postes, «une préséance des leaders sur les militants. On ne peut donc pas demander au député-maire, Ahmed Aïdara, président d’un mouvement politique, de s’effacer au bénéfice d’un militant quelconque», réclament-ils.
Il reste à savoir ce qui sortira des concertations de l’inter-coalition. Mais au rythme où se dessinent les choses, il est fort à craindre que l’opposition n’aille en rangs dispersés lors de l’élection des membres du Bureau. D’autant qu’on le sait, comme l’on écrit certains médias, l’inter-coalition voudrait présenter au moins 3 groupes parlementaires à l’Assemblée nationale. Cela, pour augmenter ses chances d’occuper le plus possible de sièges de vice-présidents, sans compter les avantages qui reviennent aux présidents de groupes parlementaires, et le bénéfice en temps de parole.
Le revers de la médaille risquant d’être une difficulté à harmoniser les positions pour pouvoir s’assurer une majorité lors de certains votes. Surtout si, comme cela se présente, des fissures venaient à apparaître dès l’élection du président de l’Assemblée nationale.